Complicité d’escroquerie et de blanchiment d’argent. L’ancien directeur du Louvre a été inculpé dans le cadre d’une enquête sur des artefacts égyptiens qui ont fait l’objet d’un trafic au cours de la dernière décennie, ont annoncé jeudi les procureurs français.
Le point sur l’affaire
Jean-Luc Martinez a été directeur du Louvre de 2013 à 2021. Il a été libéré sous contrôle judiciaire après sa mise en examen, selon le parquet de Paris.
Le bureau du procureur n’a pas fourni plus de détails sur l’enquête signalée pour la première fois par Le canard enchaîné et Le Monde.
Actuellement soupçonné par les enquêteurs, les charges retenues contre Martinez n’entraîneront pas nécessairement un jugement. Les charges pourraient être abandonnées à tout moment, à la lumière de nouvelles preuves. Les enquêtes judiciaires complexes de ce type s’étalent généralement sur plusieurs années.
Les représentants du Louvre se sont refusés à tout commentaire. Les avocats de Martinez contestent toutefois fermement les accusations.
Pour l’instant, [Martinez] réserve ses déclarations à la justice. Il ne doute pas que sa bonne foi sera établie.
Ambassadeur officiel de la France pour la coopération internationale sur les questions patrimoniales, Martinez a dirigé les efforts de sauvegarde des artefacts menacés de pillage et de destruction dans les zones de conflit pendant son séjour au Louvre.
En 2015, il avait écrit un rapport que la France avait présenté à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Rapport comprenant 50 propositions, comme la cartographie numérique des sites menacés. Et le renforcement des contrôles aux frontières, pour protéger les antiquités des pillards.
Deux égyptologues français ont également été interrogés par la police dans le cadre de l’affaire. Ils seront libérés sans inculpation.
Le Louvre Abu Dhabi a déclaré ne pas être en mesure de commenter les détails de l’affaire, en raison de l’enquête en cours.
Le Louvre Abu Dhabi applique un protocole international strict pour les œuvres d’art entrant dans la collection. Ce protocole est aligné sur la convention de l’UNESCO de 1970. Et suit les normes les plus strictes des grands musées du monde.