Les albums « Agrippine » font suite aux « Frustrés », publiés dans le Nouvel Obs de 73 à 81. Avec « Agrippine », Claire Bretécher, qui vient de disparaître, le 10 février dernier, à l’âge de 79 ans, met en scène une certaine vision des débuts de la génération Y.
Auteure incontournable de la BD moderne, Claire Bretécher est une pionnière de la critique sociale en B.D. Mais pas seulement. Elle l’est aussi de l’auto-édition, qu’elle a pratiqué pendant plus de 30 ans. Claire Bretécher a ainsi, au travers d’Agrippine :
brodé les anti-aventures d’une adolescente quasi-ordinaire, aux prises avec sa famille et ses amis.
Les 9 albums, auto-édités de 1988 à 2009, ont fait l’objet d’une série animée, de 26 épisodes de 22 minutes. Ces épisodes ont été réalisés en 2001 par Franck Vibert sur une musique des « Portugaises ensablées ». En hommage à Claire Bretécher, Arte, co-productrice des épisodes, les met en ligne jusqu’au 13 mai.
La mauvaise foi d’Agrippine, ses état d’âme, son cynisme, son lexique particulier, ses répliques cinglantes, ses parents « à la ramasse », ses envies de conso et d’amour, font toujours autant mouche.
La dessinatrice n’est plus, mais elle laisse, derrière elle, un style graphique inimitable et une contribution à l’art de la BD, considérable.