Le recteur de la division de l’Oise, entre Paris et la Belgique, a ordonné la fermeture de la Grande Mosquée de Beauvais (56 800 habitants), située à une centaine de kilomètres de la capitale française. Là s’exprimait en effet un imam radical, partisan du jihad.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur a entamé la procédure administrative de fermeture le 14 de ce mois, qualifiant d’inacceptable le comportement de l’imam. La procédure d’expulsion aura duré une quinzaine de jours. En raison de la résistance bureaucratique du directeur de la mosquée tentant de protéger le centre de culte.
En principe, la Grande Mosquée de Beauvais sera fermée six mois. Dans l’attente des résultats des divers efforts de concertation entre le ministère et les organisations d’opposition islamique en France, tentant de faciliter l’intégration musulmane française.
Une fermeture qui en rappelle d’autres
Six mois de fermeture également pour la mosquée d’Allonnes, depuis le mois d’octobre dernier.
Les gestionnaires de la Grande Mosquée de Paris sont favorables au respect de la « cohésion républicaine ». A l’inverse, le Conseil des cultes musulmans de France (CFCM) est divisé entre des « familles » d’origine marocaine, algérienne, turque, qui ont des points de vue divergents sur la place de leur religion dans l’État français.

S’adressant aux divisions des organisations islamiques françaises, Macron a ordonné il y a quelques mois que son ministre de l’Intérieur, ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy, procède à des contrôles de police réguliers et systématiques dans les 2 368 mosquées et lieux de culte répartis à travers le pays.
En moins d’un an, de nombreuses mosquées ont été perquisitionnées. Et une vingtaine de personnes font actuellement l’objet de procédures de contrôle. Des procédures pouvant conduire à la fermeture de leur lieu de culte.
Dans ce contexte, la fermeture temporaire de la Grande Mosquée de Beauvais confirme les estimations les plus pessimistes des services de sécurité.
Il est très difficile de garder un œil sur des milliers de suspects, en marge Paris et d’autres grandes villes. Avec ça, nous avons le devoir d’agir en temps de crise, d’attentat, de tentative d’assassinat…
avait confié une source officielle de l’Intérieur à ABC il y a un mois.
Division dans l’Islam français
Parmi les milliers d’imams qui prêchent aujourd’hui en France… Une trentaine de proclamations ont été publiées, défendant l’intégration musulmane en France. Certains imams sont cependant menacés de mort par des gangs et des petits groupes salafistes.
L’affrontement religieux, social, culturel et politique entre les imams issus d’origines et d’horizons divers est une question fondamentale en France aujourd’hui. A l’exception des écologistes, tous les candidats à la prochaine élection présidentielle ont mis la main à la pâte, tant policière que judiciaire, pour lutter contre l’Islamisme radical, présent dans environ 700 ghettos de banlieue à travers la France. A commencer par la périphérie nord de Paris.