Starlink, le nouveau projet fou de Elon Musk, constitue-t-il un réel progrès ?

Starlink

Si vous ne pouvez pas faire partie du vol touristique spatial, vous pouvez quand même participer à l’aventure Starlink d’Elon Musk, depuis lundi 10 mai. Du moins, c’est ce que vous pouvez croire. L’entrepreneur génial, habitué à défrayer la chronique, vient, en effet, de lancer une nouvelle grappe de ses satellites destinés à former à l’horizon 2025 un réseau de près de 42 000 satellites en orbite basse autour de la terre.

Pour faire quoi ? Telle peut être la question. En attendant, il en coûtera pas loin de 1800 euros, la première année, à l’internaute français pressé de s’y réserver un accès dès maintenant et de faire parti de ses happy few.

 

La saga d’Elon Musk continue

Né en Afrique du Sud en 1971 et naturalisé américain en 2002, Elon est pour le moins visionnaire. Paiement en ligne, Espace, automobile, il s’intéresse aussi à internet tout autant qu’aux énergies renouvelables. On comprend qu’il puisse fasciner un large public féru de nouvelles technologies.

Avec son frère Kimbal, il monte une « startup » dans les années 90 ; ce mot n’existait même pas encore ; nommé Zip2. C’était une sorte d’annuaire en ligne,  mélange des pages jaunes et de Google map, qui n’existait pas encore non plus. Ce programme permettait de situer le restaurant, l’entreprise ou autre service le plus proche de l’utilisateur.

La société connaît un gros succès. Compaq la rachète plus de 300 millions de dollars.

Il crée ensuite X.com, start-up bancaire sur internet. Il fusionne sa société avec son concurrent Confinity pour devenir PayPal, et révolutionne, avec les 19 autres co-fondateurs, le paiement sur internet. Finalement, eBay la rachète, et verse 250 millions à Elon Musk.

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Elon musk à la conquête de l’espace et du tout connecté

Il se tourne ensuite vers l’espace avec sa société SpaceX, avec comme ambition les voyages sur Mars. Il est prestataire de la NASA, développe des lanceurs et des capsules. Depuis 2012, sa société ravitaille la station spatiale internationale, à 400 km de la terre.

L’an dernier, Crew Dragon a commencé à envoyer des astronautes vers l’ISS. SpaceX envoie également des satellites pour son projet Starlink. Un maillage de 42 000 satellites qui couvrira le réseau internet et mobile afin qu’il n’y ai plus de zone blanche.

Petit aparté pour rappeler qu’Elon Musk est aussi PDG de Tesla Motors (voitures électriques… peut-être bientôt autonomes). Ajoutons que ce n’est sans doute là qu’un pâle échantillon des idées qui parcourent à haute vitesse le cerveau de l’entrepreneur vedette dont on a pu dire qu’il ressemblait comme une goutte d’eau au John Galt, le héros libertaire-libertarien du roman écrit par Ayn Rand, Atlas Shrugged et dans lequel se reconnaissent aussi beaucoup des entrepreneurs de la Silicon Valley de Palo Alto.

En tout cas, lors d’une apparition dans une séquence de l’émission télévisée Saturday Night Live, tout en annonçant qu’il était atteint du syndrome d’Asperger, il s’est plus à rappeler que :

Parfois après avoir dit quelque chose, je dois ajouter « je le pense vraiment ». Afin que les gens soient certains que je le pense. Je sais bien que je dis ou je poste des choses étranges.

 

Starlink, le réseau satellitaire nouvelle génération

Dimanche 9 mai depuis Cap Canaveral, Falcon 9 a lancé une nouvelle grappe de 60 satellites Starlink sans aucun problème !

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ça y est Starlink est dans la place ! Ou plutôt en orbite. Depuis lundi, il fournit un service initial avec ses premiers satellites et compte bien couvrir très rapidement toute la planète et en éliminer toutes les zones blanches.

Cependant, le nouveau fournisseur internet prend soin de prévenir ses utilisateurs que ce n’est là qu’une phase préliminaire: la phase bêta, pendant laquelle il y aura de brèves périodes de coupures et un débit modéré. Mais il vous conseille de vous abonner dès maintenant car les places sont limitées et les premiers arrivés seront les premiers servis.

Sauf qu’il en coûtera, à coup sûr, près de 1800 euros la première année, à l’internaute français qui voudra faire parti des premiers abonnés. Plutôt cher payé pour avoir le plaisir de bénéficier des facilités offertes par un réseau satellitaire, comme en plein désert, et échapper ainsi aux quelques zones blanches restant à couvrir sur le territoire national. 

Starlink promet de déployer dans l’année assez de satellites, d’installer assez de stations terrestres et d’améliorer suffisamment ses logiciels, tout cela afin de  garantir une vitesse de connexion proche de la fibre optique, soit 1 Gbit/s par tout sur terre ! Parce qu’on n’y est pas encore ! 

Cela dit, quand Starlink sera entièrement opérationnel, son temps de latence, c’est-à-dire le temps nécessaire pour envoyer des données d’un endroit à l’autre sera ultra compétitif. Quoique très proche de celui de la 5G. En effet, ses satellites sont 60 fois plus proches de la terre que les satellites traditionnels. CQFD. Un avantage pour les appels vidéo ou les jeux en ligne.

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Starlink en question 

Tout n’est pas merveilleux dans le meilleur des mondes technologiques. D’abord parce qu’on peut légitimement s’interroger sur l’intérêt de déployer un réseau de 42 000 satellites en orbite basse pour pour pouvoir jouer en réseau en haut du Mont Blanc ou au milieu de l’océan Atlantique. Ou encore pour pouvoir voir la tête de ses interlocuteurs pendant un appel téléphonique. 

Une chose est sûre, ce déploiement ne va pas manquer d’accroître l’encombrement de la dite orbite où croisent déjà de très nombreux satellites et, par conséquent, les risques de collision et de débris retournant dans l’atmosphère terrestre. Sans même parler de la pollution lumineuse du ciel nocturne à laquelle contribuent de manière manifeste des satellites en surnombre. 

Bref, tout n’est pas si simple sur un marché où figurent déjà des sociétés concurrentes comme Iridium, Globalstar, Leosat ou Oneweb. En tout cas, le projet Starlink dépend, comme bien d’autres, des facilités monétaires accordées par les banques centrales, de l’épargne disponible et de la continuité du rêve d’Eon Musk de réinvestir les hypothétiques profits attendus dans le financement de la conquête de Mars.

Hypothèse largement invalidée par le paradoxe de Fermi et bien mis en scène par un roman de science fiction comme Aurora, écrit par Kim Stanley Robinson,  en 2015, date du démarrage effectif du projet Starlink.

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