On pensait que le confinement allait se traduire par un nouveau baby boom, et bien non, c’est raté. C’est l’inverse qui s’est produit. On peut même parler de baby bust dans la baisse des naissances est importante. De fait, avec 740 000 naissances enregistrées en 2020, la France a connu son plus bas niveau de naissances depuis 1945.
La baisse de la natalité en France n’est pas nouvelle. Elle s’est notamment traduite, depuis un certain nombre d’années, par un nombre d’enfants par femme inférieur à 2, alors qu’il a été longtemps proche de 3. Cependant, cette baisse s’est singulièrement accentuée en 2020. Le nombre d’enfants nés en France, en janvier 2021, a notamment baissé de 13 % par rapport à celui de janvier 2020.
Autrement dit, on ne comptabilise en janvier 2021 que 53 900 naissances contre 62180 en janvier 2020. Isabelle Robert-Bobée, de l’Insee, souligne en effet que :
Il faut remonter à la fin du baby boom de 1975 pour observer une baisse comparable.
Accélération de la baisse des naissances en France et dans d’autres pays occidentaux
La promiscuité forcée n’a donc eu aucun fait sur la natalité contrairement à ce que des commentaires rapides voulaient laisser croire, mais bien au contraire, le pessimisme induit par la crise sanitaire a eu probablement pour conséquence de renforcer une tendance à la baisse de la natalité déjà bien ancrée dans les mentalités.
Il convient de noter que cette tendance n’est pas propre à la France. On l’observe également dans d’autres pays du monde occidental comme, par exemple, l’Espagne, l’Italie, ou les Etats-Unis.
Cette situation démographique est naturellement un facteur à prendre en compte dans l’évaluation des perspectives économiques et le calcul du montant des retraites à verser aux futurs pensionnés. Moins de naissances, c’est en effet moins de consommateurs et moins d’actifs pour soutenir un régime de retraite par répartition.
Les conséquences de la baisse des naissances en France ne sont pas seulement économiques
Les effets de la baisse de natalité ne s’arrêtent pas là. Elle se double d’un mouvement migratoire en forme de ciseau. Pour le percevoir, il convient d’observer l’origine géographique des parents des nouveaux-nés. Globalement, les nouveaux-nés ayant deux parents nés à l’étranger constituent, aujourd’hui, près de 17 % du total des nouveau-nés. La proportion n’était encore que de 11,4 % en 2009.
De plus, si on observe les situations locales, cette proportion peut être très largement supérieure dans certaines régions comme, par exemple, la région Ile-de-France, ou certains départements comme, par exemple, la Seine-Saint-Denis. Dans ce département, en effet, les deux-tiers des nouveaux-nés ont au moins un parent étranger.
En résumé,
La crise sanitaire a accéléré la baisse de naissances en France. Cette baisse, si elle est durable, peut être naturellement une source d’inquiétude en ce qui concerne les perspectives économiques et sociales du pays. A noter, enfin, que les données démographiques ont ceci de particulier qu’elles ont des effets mécaniques irréversibles et indépendants des partis pris. Ce sont des faits et non des opinions ou des préjugés.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org