
L’avenir de Kristalina Georgieva sera scellé dans quelques jours.
Kristalina Georgieva intérogée par le FMI
Le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a interrogé la directrice générale elle-même. Ainsi que ses avocats, lors de l’enquête sur des fautes professionnelles présumées.
Alors que Kristalina Georgieva était à la tête de la Banque mondiale, le comité exécutif du FMI a annoncé samedi dernier à l’aube, qu’il prendrait une décision « très prochainement » sur sa continuité.
Une enquête menée par le cabinet d’avocats WilmerHale à la mi-septembre a révélé un prétendu traitement de faveur pour la Chine. Son avenir dépend en grande partie de ce que décideront les États-Unis.
Selon une enquête indépendante commandée par l’institution internationale, Kristalina Georgieva, aurait influencé le rapport « Doing Business » établissant le classement des pays au climat le plus favorable à l’activité économique et aux affaires, en fonction de plusieurs paramètres. Le géant asiatique a ainsi grappillé des places dans le classement.
Dans sa dernière publication, le FMI fait état de « progrès significatifs » dans son enquête, après avoir rencontré les deux parties. Cependant, il précise qu’il cherchera « de nouveaux détails ». Le FMI demande :
Des détails supplémentaires apportant des clarifications afin de terminer rapidement (son) examen de la question.
Puis, prendra une décision définitive.
En lisant entre les lignes, cette déclaration n’apporte pas de bonnes nouvelles à Kristalina Georgieva. En effet, si le conseil d’administration passait sur les signes de mauvaise pratique sur lesquels l’audit s’est concentré, le Fonds aurait certainement clos l’affaire.
Or, ce n’était pas le cas.
Le comité exécutif reste déterminé à effectuer un examen approfondi, objectif et opportun.
Indique la lettre, répétant une formule qui est cohérente depuis que la Banque mondiale a publié les résultats de l’enquête commandée par l’agence pour faire la lumière sur le contenu.
Cette amélioration artificielle des résultats se serait produite à l’automne 2017. Juste au moment où l’agence avait besoin du consentement, et donc de l’argent, d’une puissance du second monde pour augmenter le capital.
Lorsque ces allégations ont été révélées, il y a trois semaines, la Banque mondiale a décidé d’annuler une future édition de ce rapport qui a eu un impact majeur.
Mme Georgieva, pour sa part, a nié les allégations. Elle les qualifie de « fausses et vulgaires ».
Ni dans ce cas, ni avant, ni après, je n’ai fait pression sur les équipes pour qu’elles manipulent les données.
Se défend-elle.
J’ai répondu à toutes les questions posées par le conseil d’administrations. Et je me tiens toujours à sa disposition, alors qu’il termine son examen du rapport. Qu’il avance pour conclure ses discussions au plus vite.
Déclare-t-elle dans un communiqué.
États-Unis face à la Chine
Dans un climat de conflit économique durable entre les États-Unis et la Chine, la balle est désormais à la cour des pays. Il faut savoir que les États-Unis sont les premiers actionnaires du FMI, qui lui confère 16,5 % des droits de vote. Alors que la Chine est le troisième actionnaire avec un peu plus de 6 % des droits de vote.
L’Union européenne est le continent d’où proviennent tous les directeurs généraux qui ont fondé l’organisation depuis sa création. L’UE a soutenu sans faute Georgieva lorsqu’elle a fait le saut de la Banque mondiale au Fonds en octobre 2019. Et semble toujours la soutenir.
En effet, certains gouvernements ont apporté leur soutien à Kristalina Georgieva lors de la réunion de ce vendredi, selon des personnes au fait du dossier. Effectivement, l’économiste bulgare a une grande expérience à Bruxelles, où elle a été commissaire pendant six ans. Et a ainsi, gagné le respect du gouvernement et des hauts fonctionnaires.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org