C’est la question que tous les investisseurs de la Bourse de Paris se posent, à juste titre et malgré la traditionnelle pause estivale, après le dernier sommet de 6788 points atteint par le CAC 40, le 5 août dernier.
La première raison, qui vient immédiatement à l’esprit, est celle partagée par tous les analystes pour qui il ne fait aucun doute que cette hausse est liée à celle des bénéfices semestriels des groupes constituant l’indice phare de la Bourse de Paris.
Des résultats semestriels en forte hausse
Ces résultats sont si bons que des groupes tels que Essilor Luxottica ou Société Générale les présentent d’un seul mouvement dans le cadre d’une amélioration de leur performance sur la période 2019-2021.
Oubliée la crise du covid
Autrement dit, exit 2020 et ses peurs, finalement conjurées, et retour à la tendance de fond d’avant le covid-19. Celle à propos de laquelle un analyste annonçait à la veille de Noël 2019 que :
Le record historique de 6944 points est à portée de main en 2020.
D’où sa recommandation de l’époque :
Entrée : 5657 points
Objectif : 6169, puis 6944 points
Stop : 5400 points.
On sait ce qu’il en a été. Le 20 mars 2020, le CAC 40 dans le coma touchait un plus bas à 4048 points et la France faisait l’expérience de son premier confinement généralisé depuis le Moyen-Âge.
Des entreprises réactives
Avec des bénéfices cumulés de près de 60 milliards d’euros, rien que pour le premier semestre, les entreprises du CAC ont, non seulement, largement effacé leurs pertes de 2020, mais aussi, fait 40 % de mieux qu’au premier semestre 2019.
Deux raisons principales expliquent ces résultats exceptionnels : la diminution des coûts d’exploitation et la masse de liquidités disponibles, notamment grâce à la faiblesse des taux d’intérêt.
Les deux liés à la crise sanitaire ! Les entreprises en ont effectivement profité pour se réorganiser et pour améliorer leur structure financière.
Est-ce que la hausse de la Bourse de Paris va durer ?
Evidemment la question que tous les investisseurs se posent, c’est de savoir si cette hausse va durer. D’autant qu’un vieux dicton boursier rappelle aux haussiers impénitents que les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel.
Le fait est que depuis le début de la crise sanitaire beaucoup de nouveaux boursicoteurs, jeunes pour la plupart, sont venus booster les marchés. Et jusqu’à présent, dans l’ensemble, ils ont été comblés. Aucune raison donc pour ne pas continuer.
Par ailleurs, plus l’indice se rapproche de son plus haut absolu de 6994,77, plus grandit la force d’attraction de la limite des 7000. Ne reste plus que 220 points à parcourir.
Enfin, l’argent n’a jamais été aussi bon marché et les aides de l’Etat aussi accessibles. Cela, grâce à la politique monétaire accommodante de la BCE et au démarrage du programme Next Generation EU.
Par suite, les entreprises peuvent se permettre de lancer d’ambitieux plans de rachat d’actions, d’OPA hostiles, comme celle de Véolia sur Suez, ou de fusions-absorptions, sans pour autant prendre le risque d’investir dans des opérations à faible rendement.
En tout cas, le covid ne fait plus peur à la Bourse de Paris
Comme on ne peut pas savoir ce que l’avenir réserve, mieux vaut donc rester prudent. Surtout quand il n’est pas nécessaire d’être un analyste chevronné pour pouvoir lister une masse d’éléments d’incertitude,
Cependant, une chose paraît certaine. Le covid, à l’origine de la dégringolade de mars 2020, ne fait plus peur aux marchés. Et, de leur point de vue, il peut même apparaître comme une source d’opportunités et de profits.