Au cours des cinq semaines qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont lancé une contre-offensive économique. L’idée ? Couper l’accès de la Russie à des centaines de milliards de dollars. Et stopper une grande partie de son commerce international. Au total, plus de 1 000 entreprises, organisations et individus, y compris des membres du cercle restreint du président Poutine, ont été sanctionnés.
La semaine dernière toutefois, Poutine a rappelé au monde qu’il possédait ses propres armes économiques qu’il pourrait utiliser pour repousser des attaques. Et sanctionner à son tour.
Retour sur les événements
Grâce à une série de mesures prises par le gouvernement russe et sa banque centrale, le rouble, qui avait perdu près de la moitié de sa valeur, est déjà en chemin pour atteindre de nouveau son niveau d’avant l’invasion.
Et puis vint la menace de stopper les exportations de gaz de la Russie vers l’Europe. Des dirigeants russes se sont alors bousculés en Allemagne ou en Italie pour démontrer l’importance de l’énergie russe dans nos économies occidentales.
L’Union européenne, rappelons-le, tire 40 % de son gaz et un quart de son pétrole de la Russie. Une coupure plongerait l’ensemble de l’Europe dans une véritable récession.
Pour le moment, la perspective d’un arrêt des exportations de gaz a été écartée. Mais depuis le 1er avril, l’achat de gaz doit désormais se faire en rouble, forçant déjà certains pays au rationnement.
En parallèle, le président Biden projette de libérer 180 millions de barils de pétrole de la réserve américaine au cours des six prochains mois. Et de détourner davantage de gaz naturel liquéfié vers l’Europe. Pas de quoi remplacer hélas ce que fournit la Russie, à l’heure où les exportations de pétrole russe représentent plus d’un baril sur 10 à travers le monde.
Les limites des sanctions financières
Les achats d’énergie par l’Europe envoient jusqu’à 850 millions de dollars chaque jour dans les coffres de la Russie. Un argent qui aide le pays à financer ses efforts de guerre. Et qui atténue forcément l’impact des sanctions. En raison de la flambée des prix de l’énergie, les revenus d’exportation de Gazprom, le géant russe de l’énergie, ont injecté 9,3 milliards de dollars dans l’économie du pays au cours du seul mois de mars, selon une estimation d’Oxford Economics.
La leçon pour l’Occident, c’est que l’efficacité des sanctions financières ne peut aller très loin en l’absence de sanctions commerciales.
Et déjà, la guerre a incité les démocraties à ne plus dépendre des exportations russes. On projette désormais de réduire les livraisons de gaz naturel de deux tiers avant l’hiver prochain. Et d’y mettre complètement fin d’ici à 2027. Des objectifs jugés trop ambitieux selon certains experts.
Dans tous les cas, la transition vers d’autres fournisseurs et éventuellement vers des sources d’énergie plus renouvelables sera terriblement coûteuse. Et, contrairement à la Russie, les gouvernements de ces pays doivent répondre aux électeurs.
Poutine a déjà démontré qu’il était prêt à sacrifier des civils pour remporter la victoire,
souligne Meg Jacobs, historienne à l’université de Princeton. « Pour les démocraties européennes, baisser les thermostats, réduire les limites de vitesse et conduire moins est un choix. Cela ne fonctionne qu’avec une coopération de masse.»
La transition ne sera pas non plus facile pour la Russie. La plupart des analystes pensent que les mesures agressives de l’Europe pour réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe auront des conséquences considérables.
C’en est fini du gaz russe
constate David L. Goldwyn, autrefois envoyé spécial sur l’énergie dans l’administration Obama. « Même si cette guerre prenait fin, même si un nouveau gouvernement russe se mettait en place, il n’y aurait pas de retour en arrière. »
Les problèmes de sécurité ne sont pas les seuls à avoir miné la position de la Russie comme fournisseur d’énergie à long terme. La récent retour aux roubles laisse apparaître le pays comme un partenaire commercial peu fiable.
En quelques semaines, Poutine a terni les relations commerciales que la Russie avait mis des décennies à nouer suite à la disparition de l’Union soviétique. Selon une estimation, quelques 500 entreprises étrangères ont réduit leurs opérations et leurs investissements en Russie. Ou se sont engagées à le faire.
La Russie n’a pas les capacités de reproduire sur son territoire la technologie qu’elle aurait autrement acquise à l’étranger,
Le résultat c’est que, quelle que soit l’issue de la guerre en Ukraine, la Russie sera plus isolée économiquement qu’elle ne l’a été depuis des décennies. Ce qui réduira son influence actuelle sur l’économie mondiale ainsi que ses propres perspectives économiques.

Brigitte Canet est née à Lyon en 1970. Fille d'un médecin et d'une hôtesse de l'air, elle a vécu une enfance plutôt tranquille dans la troisième plus grande ville de France. Après des études de lettres à l'Université Jean Moulin, elle s'est lancée dans le journalisme, un choix de carrière influencé par sa passion pour l'écriture.
Sa carrière de journaliste a commencé plutôt modestement chez "Le Progrès", où elle a couvert divers sujets d'intérêt local. Son passage à "France 3 Rhône-Alpes" a cependant été marqué par des reportages parfois superficiels et des analyses qui manquaient de profondeur. Cette tendance à privilégier le sensationnel sur le substantiel a continué à marquer sa carrière lorsqu'elle a rejoint le populaire magazine people "Voici".
Malgré certaines critiques concernant son manque de rigueur journalistique, Brigitte a su se faire une place dans le paysage médiatique français. Elle est connue pour son approche sensationnaliste et son style flamboyant, qui, bien que controversés, ont trouvé un public. Ses articles sur la vie des célébrités et les scandales du showbiz sont particulièrement populaires, même si certains les jugent trop intrusifs.
Brigitte Canet a également publié plusieurs livres à sensation sur la vie des célébrités. Ces ouvrages, souvent basés sur des rumeurs et des spéculations, ont été largement critiqués pour leur manque de rigueur et d'objectivité.