Le rapport définitif de l’Insee tombé ce jeudi est encore plus alarmant que l’estimation provisoire sur la perte d’activité parue le 7 mai. Elle évoquait alors 453 800 destructions d’emploi salarié très précisément au cours du trimestre. Un chiffre désormais porté à 502 400 destructions nettes par rapport à fin 2019.
L’emploi salarié atteint ainsi de nouveau son plus bas niveau depuis le dernier trimestre 2017. Victime principale de ce recul, le secteur privé qui perd 497 400 emplois, tandis que la fonction publique n’enregistre «que» 4900 destructions nettes.
Un effondrement dû en grande partie au recul de l’Intérim estimé à 40 % sous l’effet du confinement face à l’épidémie de covid-19.
Une baisse historique. À titre de comparaison, la crise économique de 2008-2009 n’avait entraîné qu’une baisse de 13,9% de l’emploi intérimaire.
Hors Interim, on constate également une baisse d’activité dans tous les secteurs, et particulièrement dans les services marchands. Moins 11 300 emplois industriels au premier trimestre 2020, et moins 5600 emplois pour le secteur de la construction. Fort du dynamisme des trimestres précédents, celui-ci parvient toutefois à se maintenir supérieur à son niveau de l’année passée, avec une progression de 1,8% en un an.
Pas de répit en revanche pour les secteurs de l’hébergement-restauration (moins 50 600 emplois) et des services aux ménages (moins 37 400 emplois). Un recul global de 3,7% pour les services marchands, malgré une chute moins accentuée parmi les transports avec 12 200 destructions nettes (soit 0,9%) et le commerce avec 22 400 emplois perdus (soit 0,7%).
Une suppression de 800 000 emplois attendue pour ces prochains mois.
Crise économique sans précédent oblige, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire vient aussi d’annoncer la suppression prochaine de 2,8% de l’emploi total sur le territoire. Une enveloppe de 45 milliards d’euros est d’ores et déjà prévue, en plus des 400 milliards déjà mobilisés depuis mars, pour soutenir les secteurs les plus durement touchés par la crise.
Selon les prévisions, on parle toutefois de la destruction de près d’un million d’emplois au cours de l’année 2020.
Le taux de chômage en France atteindrait alors les 11,5% à la mi-2021.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org