Les élèves seront interdits de porter des abayas, des robes longues et amples portées par certaines femmes musulmanes, dans les écoles publiques françaises, a déclaré le ministre de l’Éducation.
La règle sera appliquée, après les vacances 2023, dès le début de la nouvelle année scolaire, le 4 septembre.
La France a une interdiction stricte des signes religieux dans les écoles publiques et les bâtiments gouvernementaux, arguant qu’ils violent les lois laïques.
Le port du voile a été interdit depuis 2004 dans les écoles publiques.
« Quand vous entrez dans une salle de classe, vous ne devriez pas être capable d’identifier la religion des élèves simplement en les regardant« , a déclaré le ministre de l’Éducation Gabriel Attal à la télévision TF1, ajoutant : « J’ai décidé que l’abaya ne pourrait plus être portée à l’école.«
Cette décision intervient après des mois de débat sur le port des abayas dans les écoles françaises.
Le vêtement est de plus en plus porté dans les écoles, ce qui a créé une division politique à ce sujet, les partis de droite plaidant pour une interdiction tandis que ceux de gauche ont exprimé des inquiétudes pour les droits des femmes et des filles musulmanes.
« La laïcité signifie la liberté de s’émanciper par l’éducation« , a déclaré M. Attal à TF1, arguant que l’abaya est « un geste religieux, visant à tester la résistance de la République envers le sanctuaire laïque que doit constituer l’école. »
Il a ajouté qu’il donnerait des règles claires au niveau national avant l’ouverture des écoles après les vacances d’été.
Campagne du voile hijab annulée après la réaction française
Le voile islamique en Europe
En 2010, la France a interdit le port du voile intégral en public, ce qui a suscité la colère de la communauté musulmane de cinq millions de personnes en France.
La France a appliqué une interdiction stricte des signes religieux dans les écoles depuis le XIXe siècle, y compris les symboles chrétiens comme les grandes croix, dans le but de freiner toute influence catholique dans l’éducation publique.
Elle a mis à jour la loi au fil des ans pour refléter sa population changeante, qui comprend désormais le voile musulman et la kippa juive, mais les abayas n’ont pas été interdites explicitement.
Le débat sur les symboles islamiques s’est intensifié depuis qu’un réfugié tchétchène a décapité l’enseignant Samuel Paty, qui avait montré des caricatures du prophète Mohammed à ses élèves près de son école dans une banlieue parisienne en 2020.
Cette annonce est la première décision politique majeure de M. Attal, qui a été nommé ministre de l’Éducation de la France par le président Emmanuel Macron cet été à l’âge de 34 ans.
Le CFCM, un organisme national représentant de nombreuses associations musulmanes, a déclaré que les vêtements seuls n’étaient pas « un signe religieux ».

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org