Nous allons vous donner les secrets pour pouvoir constituer un bon portefeuilles à moyen terme. Vous aider à comprendre pourquoi un rééquilibrage économique est indispensable. Mais aussi, à comprendre les prix des actifs et des fondamentaux économiques
Dès la fin 2019, nous conseillons tous les investisseurs à travers l’Asie à repenser la façon dont le capitalisme doit évoluer pour relever des défis extraordinaires.
Notre certitude : un rééquilibrage doit se faire ! En effet, nous devons privilégier un modèle de croissance axé sur le marché, la dette et les prix des actifs. A un moteur économique axé sur les salaires.
Un rééquilibrage des portefeuilles est indispensable
Un rééquilibrage des transferts sociaux et des investissements publics serait nécessaire. Ceci afin d’atteindre un équilibre plus durable d’une décennie ou plus.

La pandémie de Covid-19 a grandement amplifié cette perspective. 15 mois plus tard, les investisseurs pourraient partager notre point de vue. Une forme renouvelée du capitalisme de Beveridge remplace la règle des marchés financiers, à l’œuvre depuis 30 ans. Quels sont les effets finaux possibles en termes de retraitement des actifs financiers et réels pour les investisseurs ?
Depuis le début des années 1990, les prix des actifs et les fondamentaux économiques évoluent à des vitesses très différentes. La mondialisation et l’automatisation exercent une pression croissante sur l’indemnisation des accidents du travail. Les populations vieillissantes intensifient leurs efforts de sauvetage.
Les entreprises privées réduisent leurs besoins d’investissement, les rendant intangibles. Derrière des taux d’épargne plus élevés et des salaires plus faibles, la croissance doit s’appuyer sur de nouveaux moteurs. Les effets de levier et de richesse apparaissent alors comme une parfaite adéquation.
De l’argent bon marché, un excellent accès au crédit et des innovations financières fournissent le financement nécessaire à l’économie mondiale. Avec la mise à disposition de liquidités supplémentaires inondant la propriété, les actifs privés et les marchés publics.
Un rééquilibrage entre les prix des actifs et les éléments économiques sous-jacents
On connaît bien les effets secondaires de ces dynamiques : prix des actifs sur gonflés, déséquilibres de richesse extrêmes. Mais aussi, comportements d’aléa moral généralisés, lignes de vie artificielles accordées aux entreprises « zombies » pesant sur la croissance de la productivité. Sans oublier des niveaux de balance des taux d’intérêt ultra-bas, entre autres choses…
À partir de là, on peut imaginer quelles pourraient être les conséquences pour les investisseurs, si l’économie mondiale s’inversait dans un régime symétrique différent. Dans lequel les revenus des investissements, de la consommation et de la croissance continueraient de dépendre de la dette.
Les rendements nominaux des coupons obligataires, des dividendes en actions ou des loyers immobiliers devraient être plus élevés en moyenne. Et le rythme global d’appréciation du capital pour tous les actifs devrait être plus faible.
Si les politiques monétaires ne sont plus obligées de supprimer la volatilité des marchés, le prix à risque sera redécouvert. Ce qui entraînera un élargissement des écarts de crédit et des distributions de primes sur actions.
Des opportunités d’investissement intéressantes continueront d’exister. Des facteurs idiosyncratiques spécifiques à la rentabilité à long terme des modèles commerciaux. Leur capacité d’innovation et la réalisation de grandes priorités sociétales auront un impact plus direct.
Les stratégies de base de collecte d’actions remodelées peuvent enfin revenir gagnantes, après une longue période de domination bêta du marché.
L’impact de la pandémie
Cette transition a-t-elle commencé ? A quelle distance sommes-nous de ce nouveau système potentiel ? Au cours des 15 derniers mois, nous avons assisté à de nombreux développements qui semblent très cohérents avec la transition vers le nouvel équilibre décrit ci-dessus.
Les gouvernements ont fait de gros efforts pour atténuer le choc pandémique grâce à des changements budgétaires massifs. Aujourd’hui, ils envisagent de reconstruire leurs économies avec des plans d’investissement importants.
La demande croissante et les pénuries sur certains marchés ont entraîné un étirement des chaînes d’approvisionnement et de livraison, ainsi que des industries de services. Certains investisseurs envisagent la possibilité d’une inflation incontrôlable de la part des banques centrales. Pour la première fois depuis près de quatre décennies.
La répression réglementaire contre le géant de la technologie et les implications négatives de son pouvoir de marché abusif s’accélère en Chine. Mais, elle figure aussi en tête de l’agenda des États-Unis et de l’Europe.
Le virage vers un nouvel équilibre
Malgré les développements, cependant, nous pensons que la réalité est plus innovante. Quant à la nécessité d’investir pour adhérer aux priorités sociétales et politiques, le dentifrice est sorti du tube et n’y retournera pas.
Cela dit, nous sommes encore plus sceptiques sur la capacité de l’économie mondiale à se remodeler, plus ou moins indépendamment de l’inflation des actifs causée par la surliquidité. Refusant la voie brutale du désendettement dur vers les grandes économies après la Grande Crise Financière de 2008.
La seule autre option pour les gouvernements était de se concentrer sur la croissance de la productivité et/ou des revenus. Ainsi que l’augmentation de l’effet de levier supplémentaire à travers des réglementations macro-prudentielles plus strictes et des défauts sélectifs.
C’est la voie étroite qu’emprunte la Chine. Et c’est probablement la voie par laquelle l’administration Biden veut entrer dans l’économie américaine.
La voie à suivre et ce que cela signifie pour les investisseurs
Une telle stratégie prend du temps et peut être dangereuse. La dépendance à la dette de la plupart des économies est tout simplement trop élevée. En Chine, les conditions de refinancement des emprunteurs très endettés devraient à nouveau s’assouplir. Une défaillance majeure ou une chaîne systémique de restructuration de la dette commence à menacer des secteurs clés.
Dans les démocraties occidentales, le consensus politique pour libérer les dépenses brutes, observé au début de la pandémie, n’existe plus. Il s’agit désormais de sortir les économies de leurs forces déflationnistes structurelles gravitationnelles.
Mis à part quelques divisions politiques marquées, le débat au Congrès américain reflète également des conflits intergénérationnels.
Les épargnants nés avec le baby-boom hésitent à voir le pendule de l’inflation reculer des marchés financiers vers les marchés des matières premières. Alors, qu’une coalition de millennials, de générations X-Z mettrait en œuvre un programme progressiste véritablement durable.
En attendant, et au-delà des évolutions cycliques à très court terme, les économies continueront de souffrir davantage de la désinfection que de l’inflation. Et, les banques centrales continueront de faire « tout ce qu’il faut » pour casser la pyramide de la dette.
Comment les investisseurs doivent-ils conduire leurs portefeuilles ?
- Premièrement, les investisseurs doivent rester investis sur leurs portefeuilles, pendant la durée de cette période intermédiaire.
- Deuxièmement, leurs avoirs de base doivent rester suffisamment liquides pour être ajustés rapidement. Car nous pourrions passer d’un équilibre à un autre.
- Les actions et les positions de crédit de base devraient être transférées à des émetteurs. Dont les modèles économiques rentables sont alignés sur les priorités sociétales et politiques.
- Les portefeuilles d’actions devraient se concentrer sur des grands noms de grande qualité. Dont la croissance des bénéfices pourrait potentiellement se comprimer en multiples.
- Les portefeuilles de base doivent maximiser la diversification entre les facteurs de risque. Afin de faire face à des résultats alternatifs potentiellement extrêmes. Et ainsi d’atteindre un niveau élevé d’efficacité en termes de résultats d’ajustement du risque.
- Les investisseurs les plus agressifs pourraient alors redéployer le risque épargné sur les positions de base. Sur quelques thèmes reflétant les chocs auxquels l’économie mondiale devra s’enfoncer au cours des prochaines années.
- Et, pour terminer, ce type de constitution de portefeuille global doit pouvoir être maintenu dans un cadre de risque strict susceptible de survivre rapidement.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org