Alors que la privatisation d’ADP est sur les rails, il se pourrait bien que les affaires troubles de sa filiale internationale ADPI finissent par faire tanguer l’opération. Bien plus que ne le ferait un éventuel référendum.
ADPI, filiale créée par ADP pour exporter son savoir-faire en matière d’études aéroportuaires, de construction et de gestion des infrastructures est sous le coup d’une enquête préliminaire. Celle-ci est conduite par le Parquet National Financier (PNF). Par ailleurs, le domicile de l’ancien PDG d’ADPI, Alain Le Pajolec, vient d’être perquisitionné par l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales, I’OCLCIFF.
Au coeur de cette affaire, deux sous-filiales sulfureuses d’ADPI, ADPI-Libya et ADPI-Middle-East. C’est ce que révèle Marc Endeweld, journaliste pour le Média, Pour des sources bien informées d’ADP, rien de surprenant car, disent-elles :
ADPI est à la fois le joyau et le mouton noir d’ADP. On y trouve à la fois des gens très brillants, des ingénieurs, des commerciaux, mais aussi des barbouzes qui ne font pas grand chose.
Surfacturations, commissions occultes, devis artificiellement gonflés, conflits d’intérêt, au menu des enquêteurs
Sans entrer dans les détails, les enquêteurs sont tombés sur un grand nombre de documents dévoilant les malversations des dites filiales. Surfacturations, contrats en « or » inéxécutés, mais payés. Mais, aussi participation à leur capital de personnages peu recommandables et distribution suspecte de bénéfices.
Bref, des millions d’euros ont dansé la valse pour aboutir dans des poches que la justice s’efforce d’identifier.
Or, la justice américaine pourrait bien s’en mêler à son tour.
Car, manque de chance pour ADP, elle a fait l’acquisition, en 2018, de Merchant Aviation, une société de conseil aéroportuaire, dont le siège social est dans le New Jersey. Et « remanque » de chance pour ADP, la BNP qui a eu à souffrir des intrusions judiciaires US est aussi la banque d’ADP. Or, la BNP condamnée, en 2015, à payer une amende record de 8,9 milliards d’euros pour ses opérations « marrons-grises » au Moyen-Orient est toujours sous la surveillance des autorités américaines.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org