La pénurie de masques aura été l’un des symboles majeurs de cette épidémie de coronavirus.
Il y a encore quelques mois, 70% de la production mondiale de masques nous provenaient d’Asie, la Chine et Taïwan en tête. Et puis, face à l’urgence de la crise sanitaire, il a fallu comme partout ailleurs se réorganiser.
Un passage de 50 000 unités par jour à près de 4 millions.
Avec la hausse du taux de mortalité, confectionneurs, fabricants de tissu, petites et grandes entreprises, tous se sont vus mobiliser à la demande de l’État. Le but, fabriquer ces masques qui nous faisaient défaut et qui n’arrivaient qu’au compte goutte par avions depuis l’autre côté de la planète.
Et puis près de trois mois plus tard, l’effervescence est retombée.
Masques et gels hydroalcooliques ont été stockés dans les placards d’un peu tous les foyers, prêts à remplir leur rôle. Alors forcément, ce n’est pas bon pour les affaires.
40 millions des masques fabriqués sur le territoire n’auraient pas trouvé preneurs.
Exporter les invendus ? Une piste envisageable mais qui risquerait de se heurter en Europe à la baisse de la demande à l’heure d’un retour à la normale progressif. Ou bien ailleurs aux frais d’exportation ou aux droits de douane potentiellement très élevés. En particulier compte tenu du coût de fabrication du masque qui ne dépasse pas la vingtaine de centimes.
En attendant, on estime au sein du gouvernement que la part d’entreprises confrontées à ce problème de surplus ne serait que de l’ordre de 10%, soit un nombre assez faible.
De la à parler d’autosuffisance pour la France, il nous faut rester prudents.
La crainte d’une nouvelle vague de l’épidémie trotte encore dans de nombreuses têtes et il faudrait que l’Hexagone puisse se montrer capable de tenir le rythme de production de ces dernières semaines.
Plusieurs projets sont pour l’heure à l’étude pour définir quel sera l’avenir de ces stocks invendus.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org