Nicolas Sarkozy en piste dans la bataille pour le contrôle du groupe Lagardère

Nicolas Sarkozy en piste dans la bataille pour le contrôle du groupe Lagardère

Arnaud Lagardère, gérant du groupe en commandite a du mal avec l’un de ses actionnaires : le fonds d’investissement Amber Capital. Ce fond, crée en 2005, par Joseph Oughourlian, un ancien cadre de la Société Générale, veut changer de fond en comble la gouvernance du groupe Lagardère. En commençant par l’éviction de son gérant.

Deux facteurs favorisent cette intention. D’abord, les erreurs de gestion d’Arnaud Lagardère. Ses investissements dans le marketing sportif se sont révélés désastreux. Il y a misé 1,3 milliard pour finalement jeter l’éponge en revendant le tout pour à peine 100 millions. Son pôle média se porte mal. Europe 1 a perdu près de 1,5 millions d’auditeurs en 5 ans.

Par ailleurs, sa holding familiale, LCM, endettée jusqu’au cou, notamment, auprès du Crédit Agricole, qui contrôle sa participation de 7,33 % dans le groupe, vaut désormais moins que cette participation. Difficile à admettre dans une société en commandite par actions.

L’autre facteur est la montée progressive et irrésistible de Amber Capital dans le capital du groupe Lagardère. La récente chute de la Bourse de Paris, liée à la crise du covid-19, n’a fait que l’accélérer. Il y a encore un an Amber pesait à peine 5 % des parts. Amber détient maintenant  un peu plus de 13 % des parts et un peu plus de 10 % des droits de vote.

Il est, ainsi, devenu le premier actionnaire du groupe Lagardère.  En 2018, Lagardère a réalisé un CA  de 7,2 Mds €, principalement centré sur le duty free et l’édition. Dans le même temps, le titre est passé de 23 euros à 15,66 euros, le 28 février dernier.

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Ce qui est attendu de Nicolas Sarkozy

Dans ce contexte, Arnaud Lagardère a fait appel à son « frère », Nicolas Sarkozy, pour l’aider à contrer les ambitions d’Amber. Suite à la démission opportune de deux membres du conseil de surveillance, Nicolas Sarkozy et Guillaume Pépy ont été cooptés pour les remplacer.

Arnaud Lagardère attend d’eux qu’ils « sécurisent » le deuxième actionnaire du groupe, le Qatar.  En effet, les deux nouveaux membres ont des liens très  privilégiés avec la famille régnante de l’émirat. Il s’agit pour eux de veiller à ce que celui-ci mette bien des bâtons dans les roues de Joseph Oughourlian, HEC-Sciences Po, d’origine arménienne, né à Beyrouth, en 1972.

A noter que ce dernier qui vit à Londres est, par ailleurs, engagé dans l’univers du football et de la presse espagnole. En effet, il vient de prendre, récemment, la présidence du RC Lens et il est vice-président du groupe de presse Prisa.

La suite du feuilleton aura lieu au mois de mai avec la tenue de l’assemblée générale. Elle devra, entre autres, ratifier les récentes nominations au conseil de surveillance et entériner les conséquences négatives sur le résultat de la crise du covid-19.

Entre temps, les coups vont continuer de pleuvoir de part et d’autre dans l’enceinte du tribunal de commerce de Paris autour des comptes, inquiétants, de la holding familiale d’Arnaud Lagardère.

Quoiqu’il en soit ce dernier est très confiant. Mi- janvier, il confiait à un journaliste du Point, propriété de François Pinault :

Je peux vous garantir que je vais rester encore plusieurs décennies à la tête du groupe.

 

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