On avance ! La France vient d’adopter une loi sur le climat destinée à réformer les secteurs des transports. Mais aussi du logement et de l’alimentation. Des mesures qui, selon les militants écologistes, n’iraient pas assez loin pour réduire les émissions de carbone…
Le vote de mardi dernier a fait suite aux inondations dévastatrices qui se sont produites en Allemagne et en Belgique. L’expression marquante, semblerait-il, de conditions météorologiques extrêmes causées par le changement climatique.
Un panel de 150 citoyens convoqué par Emmanuel Macron travaillait déjà depuis des mois à formuler des recommandations pour la législation. Et la version finale du texte tout récemment validée comprend des dispositions pour éliminer progressivement les véhicules polluants. Accélérer la rénovation des bâtiments énergivores. Et limiter les déchets plastiques.
Un changement culturel selon la ministre de la transition écologique Barbara Pompili. Alors concrètement, qu’est-ce qui change ?
Lutte contre la pollution automobile
D’ici 2025, les villes françaises de plus de 150 000 habitants devront créer des zones à faibles émissions avec des limitations de vitesse plus strictes et un accès restreint pour certains des véhicules les plus anciens et les plus polluants, qu’ils roulent au diesel ou au gaz.
Environ un tiers des voitures circulant actuellement seront exclues de ces zones. D’autres véhicules particulièrement polluants devraient être également interdits de circulation à partir de 2030.
Des déplacements en avion plus limités
L’idée ? Accompagner progressivement les voyageurs vers des trajets sur rails, à faible émission de carbone. Les itinéraires des vols intérieurs seront supprimés si un train peut atteindre la même destination en moins de 2 heures et demie.
Et c’est ici qu’apparaissent les premières discordes. Le panel des citoyens avait recommandé de supprimer les vols pouvant être effectués en train dans les 4 heures. Selon Greenpeace, réduire ce délai à 2 heures et demie affectera à peine une poignée de la centaine de routes aériennes du pays. Autrement dit, peu mieux faire côté engagements responsables.
Des sanctions pour les logements mal isolés
Les loyers seront plafonnés pour les appartements et maisons les moins performants. Ceux-ci représentent environ 5 millions de logements dans tout le pays.
A partir de 2025, les logements dont l’efficacité énergétique sera notée F ou G ne seront plus considérés comme décents. Les propriétaires devront les rénover avant de pouvoir les relouer légalement. Par la suite, l’interdiction de location s’appliquera également aux logements classés E.
Des repas végétariens dans les écoles
D’ici 2023, les cantines scolaires devront proposer un menu exclusivement végétarien au moins une fois par semaine. Dans tous les bâtiments de l’administration publique, les cantines devront proposer des options végétariennes chaque jour.
Des progrès trop timides ?
Sur le papier, la législation devrait aider la France à atteindre son objectif de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Pour autant, nombreux sont les militants écologistes à estimer que tout ceci n’est pas assez ambitieux. D’autant plus que la Commission européenne a récemment dévoilé son plan Fit for 55, destiné à réduire les émissions de carbone de 55% d’ici 2030.
Le WWF France a qualifié la version finale de la loi de « très éloignée des objectifs climatiques ». Greenpeace de son côté l’a qualifiée d’« extrêmement décevante ».
De même, le Conseil d’État a déjà exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à honorer ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat de 2015. Une amende de 10 millions d’euros par semestre aurait été évoquée, si le gouvernement ne prenait pas des mesures plus décisives contre la pollution de l’air.
Affaire à suivre…

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org