Une production de vin à noter comme l’une des pires de l’Histoire ? Il faut en tout cas se rendre à l’évidence. De sévères gelées printanières ont dévasté les vignes, qui ne sont pas parvenues à s’en remettre.
La production 2021 devrait ainsi chuter de 24 à 30%, la portant à un niveau « historiquement bas », selon le ministère. Un rendement inférieur à ceux de 1991 et 2017, connus pour avoir enregistré des récoltes catastrophiques à la suite de gelées tardives.
Des conditions difficiles dès début avril
Pour l’instant, il semble que le rendement sera comparable à celui de 1977. Une année où la récolte de la vigne a été réduite à la fois par le gel destructeur et les averses estivales.
Le ministère craint déjà que la récolte de cette année ne soit la pire jamais observée. En cause, plusieurs nuits de gel au début d’avril qui ont causé certains des pires dommages depuis des décennies aux cultures et aux vignes à travers le pays. Y compris dans les régions viticoles prestigieuses de Bordeaux à la Bourgogne. Et de la vallée du Rhône à la Champagne.
La production globale, également affectée par une attaque de mildiou provoquée par de fortes pluies estivales, devrait se situer entre 32,6 et 35,6 millions d’hectolitres. Un hectolitre équivaut à 100 litres, soit 133 bouteilles de vin standard.
Rien à voir donc avec 2020 considéré comme un millésime d’exception. La récolte avoisinait alors les 45 millions d’hectolitres. Cela avait suivi un hiver doux et le deuxième printemps le plus chaud en 120 ans.
D’autres secteurs touchés ?
Outre la production de vin, les producteurs de kiwis, d’abricots, de pommes et d’autres fruits ont été durement touchés. Ainsi que les agriculteurs d’autres cultures telles que la betterave et le colza.
La production d’abricots se dirige vers sa pire année depuis plus de quatre décennies. Avec une baisse de moitié par rapport à sa moyenne des cinq années précédentes. Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a d’ores et déjà décrit l’attaque du gel comme « la plus grande catastrophe agricole du début du XXIe siècle. »
Et le changement climatique devrait hélas multiplier les événements de ce type à l’avenir.
Une récente étude de la World Weather Attribution déclarait ainsi qu’un climat plus chaud augmentait de 60% la probabilité d’un gel extrême coïncidant avec une période de croissance.
L‘impact sur l’offre et les prix du marché pourrait toutefois être limité par les stocks constitués pendant la pandémie de coronavirus. Les producteurs de champagne affirment également que leur pratique de longue date consistant à utiliser les stocks des saisons précédentes empêchera toute flambée des prix du vin mousseux.