Soixante ans après le 17 octobre 1961, Emmanuel Macron a commémoré le massacre au cours duquel une centaine d’Algériens ont été tués par la police française lors d’une manifestation à Paris.
Le 17 octobre 1961 : organisation d’une marche
Alors que le conflit de huit ans en Algérie touchait à sa fin, les combattants de l’indépendance du Front national de la liberté algérienne ont appelé les Algériens de Paris à organiser une marche pacifique. Cette marche est organisée pour protester contre le couvre-feu nocturne qui leur a été imposé, après les trop nombreuses attaques meurtrières contre des policiers français.
Ce jour-là, environ 20 000 à 30 000 personnes se présentent pour la manifestation. Mais la police repousse la marche. Avant même qu’elle ne puisse commencer.
Ils arrêtent alors 12 000 manifestants, en battent certains à mort. Puis, ils tirent sur d’autres ou encore les jettent dans la Seine, où ils se sont noyés.
Des cadavres non identifiés
Pendant plusieurs semaines, parisiens et policiers retrouvent des cadavres non identifiés sur les berges du fleuve.
En plus des dizaines de tués cette nuit-là, de nombreuses familles algériennes ont subi des descentes de police. Ainsi que des violences. Elles ont commencé ai mois de septembre et se sont poursuivies pendant plusieurs jours après les manifestations prévues.
Au cours de cette période, les historiens estiment que le nombre total de morts est de 100 à 200 personnes.
Fabrice Riceputi est un historien de la guerre d’Algérie. Auteur de « Ici on noya les Algériens : La bataille de Jean-Luc Einaudiqui » et d’autres écrits sur ces meurtres Il décrit les événements du 17 octobre comme :
Le point culminant d’une période de terrorisme d’État infligé au peuple colonisé.
Lors d’un tweet, le 12 octobre, il affirme :
Le massacre des Algériens à Paris le 17octobre1961 est un massacre colonial en métropole, à la charnière des ères coloniale et postcoloniale. Il doit être mis en rapport avec les massacres antérieurs
Le nombre de morts lors de cette marche du 17 octobre fait polémique
Le nombre de morts lors de cette marche fait polémique encore aujourd’hui. Pendant des années, l’État français a affirmé que le nombre officiel de morts n’était que de trois.
Ce n’est que dans les années 1990, à la suite des travaux pionniers de l’historien français Jean-Luc Einaudi, que l’ampleur de l’action policière commence à se révéler. On publie ses conclusions dans le cadre d’un procès.
Ce procès a également révélé que Maurice Papon, le préfet de police de Paris qui a ordonné la suppression de la manifestation, avait déjà participé à la déportation de plus de 1 600 juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dès le début, le gouvernement est resté silencieux.
Déclare M. Riceputi.
Ajoutant qu’il avait bloqué les appels à la création d’une commission parlementaire pour enquêter sur les meurtres Mais aussi sur les affaires civiles déposées par l’Algérie demandant justice et l’accès aux documents d’archives clés.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org