Des manifestants anti-Lula ont envahi et vandalisé la Place des Trois-Pouvoirs, siège des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, à Brasilia, la capitale du Brésil, dimanche 8 janvier.
Les forces de l’ordre locales n’ont pas résisté et le président Lula a ordonné l’intervention du gouvernement fédéral dans le District Fédéral de Brasilia. Lula a condamné cet « acte sans précédent » et a promis de punir les responsables, qu’il a qualifiés de « vandales » et de « fascistes fanatiques », et de découvrir qui a financé ces manifestants.
Un autre effet du populisme, deux ans après l’assaut du Capitole, le Congrès américain
Le populisme est un phénomène qui a pris une ampleur considérable ces dernières années, avec l’élection de leaders controversés tels que Donald Trump aux États-Unis et Jair Bolsonaro au Brésil. On pourrait dire que ces personnalités sont le « cocktail molotov » du populisme, en raison de leur style de leadership polarisant et de leur tendance à rejeter l’establishment politique et les « élites » en général.
Captiver l’attention : c’est exactement ce que font les leaders populistes en utilisant des discours simplifiés et en jouant sur les émotions de leurs partisans. Mais le populisme, c’est bien plus qu’une simple stratégie électorale. C’est un mouvement politique qui met l’accent sur la volonté du peuple et qui s’oppose à ce qu’il perçoit comme étant l’élite ou l’establishment. Cela peut se manifester sous différentes formes, allant de la xénophobie et du nationalisme à une critique féroce des médias et des institutions démocratiques.
Le populisme en Amérique Latine : le cas de Jair Bolsonaro
Le populisme en Amérique Latine est un phénomène complexe et polymorphe qui a pris de l’ampleur ces dernières années. Un des exemples les plus marquants est celui de Jair Bolsonaro, le président brésilien élu en 2018.
Bolsonaro est connu pour ses propos controversés et ses positions conservatrices sur des sujets tels que l’environnement, les droits des femmes et des minorités. Il s’est notamment fait le défenseur de la déforestation de l’Amazonie et a réduit les protections environnementales en place, mettant en péril la biodiversité de la région.
De plus, il a exprimé de la sympathie pour les dictatures militaires qui ont régné au Brésil dans les années 1960 et 1970, et a fait preuve de mépris envers les groupes minoritaires tels que les LGBT et les indigènes.
Malgré cela, Bolsonaro a réussi à se faire élire en 2018 grâce à sa promesse de lutter contre la corruption et de défendre les valeurs traditionnelles du pays. Cependant, depuis son élection, il a été accusé de négliger les droits de l’homme et de favoriser les intérêts de l’élite économique au détriment de la population pauvre et marginalisée. Sa politique de déforestation de l’Amazonie, qui a été dévastatrice pour l’environnement et les peuples indigènes, a également été critiquée par les Nations Unies et les organisations internationales de défense des droits de l’homme. L’incident survenu ce dimanche à Brasília par ses partisans est le résultat d’une amère politique.
Peut-on craindre d’autres incidents… en Europe ? quels autres dirigeants populistes tiennent les rênes de leur pays ?
Les dirigeants populistes, selon le portail Toute l’Europe, qui tiennent les rênes de leur pays sont :
- Viktor Orbán en Hongrie.
- Andrzej Duda avec le parti Droit et Justice en Pologne.
- Georgia Meloni avec Le Mouvement Cinq Étoiles en Italie.
- La coalition ANO en République tchèque.
- La coalition dirigée par l’Alliance pour le Peuple Slovaque en Slovaquie.
- La coalition GERB-UDF en Bulgarie.
- L’Alliance de la liberté autrichienne en Autriche.
En France, selon une étude de 2018, 20% des Français jugent que les leaders populistes sont plus efficaces que les responsables politiques traditionnels dans la protection de la démocratie et des institutions de leur pays.
Giorgia Meloni, première ministre italienne populiste
Giorgia Meloni est considérée comme populiste en raison de ses positions politiques et de son appartenance au parti post-fasciste Fratelli d’Italia (Frères d’Italie). Meloni est une dirigeante de l’extrême droite italienne qui a attiré l’attention en remportant les élections législatives en septembre 2022 et en devenant la première femme à être nommée Première ministre en Italie. Son parti est connu pour promouvoir des valeurs nationalistes et illibérales et pour s’opposer à l’immigration et aux minorités. Meloni elle-même a été critiquée pour ses positions sur les questions de genre et de droits des femmes, notamment en raison de son opposition à l’avortement et à l’égalité des sexes.
« Le retour de l’homme fort en Pologne: Andrzej Duda »
En Pologne, Andrzej Duda, le candidat du parti conservateur au pouvoir, a ainsi été réélu en 2020 grâce à un discours populiste et nationaliste. Duda a promis de défendre les valeurs traditionnelles de la Pologne et de lutter contre l’influence de l’Union européenne. Sa victoire a été vue comme un revers pour les forces de l’opposition en Pologne, qui ont dénoncé les efforts du gouvernement en place pour restreindre la liberté de la presse et limiter les droits des minorités.
« Le cas de Hong Kong: l’influence de la Chine »
En 2020, Hong Kong a par ailleurs vu l’ascension de figures populistes, telles que Joshua Wong, le leader de la mouvance pro-démocratie. Cependant, le véritable enjeu derrière la crise politique à Hong Kong est l’influence grandissante de la Chine sur la région semi-autonome. Les manifestations pro-démocratie ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre, et de nombreux leaders de l’opposition ont été arrêtés ou ont fui à l’étranger. Le cas d’Hong Kong montre comment le populisme peut être utilisé comme un moyen pour les puissances étrangères d’exercer leur influence sur les affaires intérieures d’un autre pays.
Le populisme : une menace pour la démocratie ?
Le populisme, en mettant l’accent sur la volonté populaire et en prônant la simplification des problèmes complexes, peut être séduisant pour les électeurs. Malheureusement, il peut aussi être dangereux pour la démocratie, en polarisant la société et en remettant en cause les institutions démocratiques établies. Les dirigeants populistes, en exploitant les peurs et les frustrations des populations, peuvent facilement manipuler les électeurs et mettre en place des politiques qui vont à l’encontre des intérêts de la majorité des habitants.
Il est donc important de rester vigilant face au populisme et de ne pas se laisser séduire par des discours simplistes et manipulatoires. La démocratie repose sur le respect des institutions et des droits de l’homme, et il est crucial de défendre ces valeurs face aux forces qui cherchent à les affaiblir.