De la culture au commerce, des sports aux voyages, le boycott de la Russie se fait de multiples façons pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine. Jamais, depuis la guerre froide, autant de portes ne se sont fermées. Une répudiation mondiale motivée tant par l’envie de montrer une solidarité avec les Ukrainiens assiégés que par l’espoir de voir Poutine retirer ses troupes.
Annulations à la chaîne
En Suisse, le festival de musique de Lucerne a annulé deux concerts symphoniques mettant en vedette un maestro russe. En Australie, l’équipe nationale de natation a annoncé le boycott d’une rencontre avec la Russie. Au domaine skiable de Magic Mountain, dans le Vermont, un barman a versé des bouteilles de vodka Stolichnaya dans les égouts.
Les boycotts et les annulations s’accumulent parallèlement aux sanctions imposées par les États-Unis et l’Europe. Et si ces gestes causent moins de tort à l’économie russe que les restrictions radicales sur les banques par exemple, ils portent un puissant coup de poing symbolique. Laissant des millions de Russes ordinaires isolés, dans un monde interconnecté.
Parmi les cibles les plus visibles de cet opprobre, Valery Gergiev. Chef d’orchestre et soutien de longue date de Poutine. Le voilà lâché par Lucerne et Carnegie Hall, et menacé d’un renvoi imminent de l’Orchestre philharmonique de Munich.
La Russie a également été bannie du concours de l’Eurovision de cette année tandis que le Grand Prix de Formule 1 de Russie, prévu en septembre à Sotchi, a été annulé. La finale de la Ligne des Champions a quant à elle été déplacée, de St. Saint-Pétersbourg à Paris.
Du côté de la Coupe du monde, une douzaine de pays se sont joints à la Pologne pour refuser la participation de l’équipe nationale de football lors des tours de qualification. Et en Allemagne, le club de football Schalke a rompu un accord de sponsoring avec le géant pétrolier russe Gazprom.
L’annulation de tous ces échanges culturels et événements sportifs sera ressentie par la population russe,
a déclaré Angela E. Stent, chercheuse principale à la Brookings Institution. « Malheureusement, au niveau du Kremlin, cela ne sera considéré que comme un autre exemple de rupture avec l’Occident. »
Cela fera partie du récit de la victimisation de Poutine
« Les boycotts affectent les personnes impliquées dans ces événements, sans atteindre Poutine et les quelques personnes qui l’entourent.»
Pas sûr que cela le fasse changer d’avis. D’autant que ce n’est pas la première fois que la Russie suscite un tel boycott mondial.
En 1980 déjà, les États-Unis, l’Allemagne de l’Ouest, le Japon et le Canada avaient boycotté les Jeux olympiques de Moscou pour protester contre l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique. Ces derniers avaient alors riposté en ne se présentant pas aux Jeux de 1984 à Los Angeles.
Un boycott des Jeux olympiques qui aura un impact majeur sur le sentiment populaire. Le gouvernement soviétique avait alors dû expliquer pourquoi les États-Unis et d’autres pays n’étaient pas là. Ce qui a commencé à affecter la façon dont les citoyens soviétiques se percevaient dans le monde.
De tels boycotts ne feront certainement pas changer d’avis Poutine,
a déclaré Martin S. Indyk, ancien ambassadeur américain en Israël. « Mais cela remontera le moral des Ukrainiens de savoir que les gens du monde entier sont de leur côté. »
Bouleversement de la vie quotidienne
Et pourtant, le contrecoup frappera également les Russes ordinaires. Voilà déjà qu’ils ne peuvent plus voler librement à travers le monde. Le Canada, comme de nombreux pays, a fermé son espace aérien aux avions russes. Et a annoncé enquêter sur le transporteur russe Aeroflot, pour violation des restrictions.
Les Russes de la classe moyenne partent en vacances en Turquie depuis une décennie. Maintenant, ils devront se demander si leur carte de crédit fonctionnera. Si leur argent vaudra quelque chose.
Dans les capitales de Madrid à Londres, des dizaines de milliers de personnes ont défilé en solidarité avec les Ukrainiens et contre l’invasion russe. À Ottawa, la Tour de la Paix sur la Colline du Parlement, décor pendant trois semaines de manifestations dans la capitale canadienne, s’est illuminée aux couleurs du drapeau ukrainien.
Des mesures susceptibles d’approfondir l’opposition de certains Russes face à l’invasion. En particulier parmi les élites urbaines et éduquées, ayant accès à Internet. Mais, parmi ceux vivant dans des zones plus provinciales, où les médias sont étroitement contrôlés par le gouvernement, la réaction contre la Russie pourrait engendrer davantage de ressentiment.

Brigitte Canet est née à Lyon en 1970. Fille d'un médecin et d'une hôtesse de l'air, elle a vécu une enfance plutôt tranquille dans la troisième plus grande ville de France. Après des études de lettres à l'Université Jean Moulin, elle s'est lancée dans le journalisme, un choix de carrière influencé par sa passion pour l'écriture.
Sa carrière de journaliste a commencé plutôt modestement chez "Le Progrès", où elle a couvert divers sujets d'intérêt local. Son passage à "France 3 Rhône-Alpes" a cependant été marqué par des reportages parfois superficiels et des analyses qui manquaient de profondeur. Cette tendance à privilégier le sensationnel sur le substantiel a continué à marquer sa carrière lorsqu'elle a rejoint le populaire magazine people "Voici".
Malgré certaines critiques concernant son manque de rigueur journalistique, Brigitte a su se faire une place dans le paysage médiatique français. Elle est connue pour son approche sensationnaliste et son style flamboyant, qui, bien que controversés, ont trouvé un public. Ses articles sur la vie des célébrités et les scandales du showbiz sont particulièrement populaires, même si certains les jugent trop intrusifs.
Brigitte Canet a également publié plusieurs livres à sensation sur la vie des célébrités. Ces ouvrages, souvent basés sur des rumeurs et des spéculations, ont été largement critiqués pour leur manque de rigueur et d'objectivité.