Le Royaume-Uni et la France après le Brexit

Le Royaume-Uni et la France après le Brexit

La semaine dernière, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé la signature d’un nouvel accord stratégique militaire tripartite appelé Aukus. Acronyme des noms anglais des trois pays signataires : Australie, Royaume-Uni et États-Unis.

Le but? Globalement, garantir la sécurité de la région indo-pacifique. Mais également, freiner l’expansion de la Chine en tant que grande puissance orientale.

La nouvelle est tombée comme un seau d’eau froide chez le géant asiatique. En effet, il a accusé les trois nations d’avoir un « esprit de guerre froide« . Et a donc exigé que l’Australie respecte les accords sur l’utilisation d’armes nucléaires dans la région.

 

La France poignardée dans le dos par le Royaume-Uni

L’Australie a effectivement annulé un contrat de plusieurs milliards d’euros avec la France.

Dans un retournement de situation imprévu, le premier ministre australien Scott Morrison a annoncé sa volonté de mettre fin au « contrat du siècle ». Il revient ainsi sur un contrat qui avait été conclu il y a six ans avec la France pour l’achat de 12 sous-marins. Commandant à la place des sous-marins nucléaires à propulsion américaine.

La France n’a pas tardé réagir. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a considéré son pays comme ayant pris un « coup de poignard dans le dos ».  S’affirmant victime de « mensonges » et de trahison.

Le président Emmanuel Macron a rappelé ses ambassadeurs de Washington et Canberra. Il n’en a cependant pas fait de même avec celui de Londres. Un camouflet à part entière, pris par Jean-Yves Le Drian s’est expliqué en disant que de Royaume -Unis n’était que la « cinquième roue » du carrosse dans cet accord.

C’est-à-dire qu’ils étaient insignifiants. Ce n’est qu’une partie minoritaire de l’accord.

De son côté le Royaume-Unis, a fait preuve d’une combinaison de diplomatie, de sens de l’humour et peut-être d’un certain cynisme. En effet, le Premier ministre britannique s’est rapidement exprimé sur ses voisins, historiquement réputés pour leur romance :

Notre amour pour la France est indélébile.

 

«Global Britain»

Cependant, la romance entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne n’est pas indestructible. Puisque le divorce a été prononcé le 31 décembre de l’année dernière. Après un accord douloureux des deux parties.

Ainsi, « les vingt-sept » de l’Union Européenne sont toujours ensemble. Alors que le Royaume-Uni « profite » ou souffre d’une nouvelle indépendance. Et, cherche sa place dans le monde post-Brexit. Selon les mots du Premier ministre britannique, il s’agit de la première étape pour aspirer à une « Grande-Bretagne mondiale ».

C’est-à-dire, un pays fort, intégré au reste du monde et avec une approche stratégique des alliances de libre-échange et de sécurité. Cela n’aurait probablement pas était possible si le Royaume-Uni était resté dans l’UE.  Bien qu’il ait longtemps été en marge de l’Union Européenne.

Mais revenons à «Global Britain». Ses grandes lignes se trouvent dans la Revue intégrée de la sécurité, de la défense, du développement et de la politique étrangère, intitulée « Un Royaume-Uni mondial à l’ère de la concurrence ».

Il s’agit de l’analyse la plus complète de la politique étrangère britannique depuis la guerre froide. Publié en mars dernier. Cependant, une revue plus récente, produite sous la direction de Johnson, ait été faite il y a quelques mois. Elle présente la stratégie internationale du Royaume-Uni pour la prochaine décennie.

Notre sortie de l’Union européenne offre une occasion unique de revoir de nombreux aspects de notre politique interne et externe.

Le texte parle de construire ensemble.

Avec des amitiés existantes, mais aussi de regarder plus loin. Nous devons profiter de la liberté qui accompagne une plus grande indépendance.

Notre capacité à collaborer plus efficacement avec les autres, en particulier les partenaires partageant les mêmes idées, deviendra de plus en plus importante pour notre prospérité et sécurité au cours des dix prochaines années.

Quelques jours seulement avant l’annonce de l’Aukus, Vernon Bogdanor s’est exprimé sur ABC. Il s’agit d’un professeur au Center de la British Politics and Government du King’s College de Londres. De l’Université d’Oxford et du New College of Humanities, 

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Il parlait déjà de la nécessité d’une « entente ». Un accord qui permettrait

Au Royaume-Uni et à la France de s’unir avec d’autres démocraties menacées, comme l’Inde ou l’Australie. Pour développer une nouvelle doctrine de sécurité.

Le professeur pense que la relation entre le Royaume-Uni et la France n’est plus marquée par la proximité, mais l’hostilité. À cause du Brexit surtout. Mais aussi dans la guerre des vaccins, les conflits migratoires dans la Manche et les droits de pêche au large de Jersey. Et maintenant aussi, à cause de la défense.

Marc Duteil Journaliste NewsFrance.org
Journaliste, Pigiste | Plus de publications

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.

Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.

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Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org

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