TotalEnergies cessera d’acheter du pétrole à la Russie d’ici la fin de l’année.

TotalEnergies, la compagnie pétrolière et gazière française, a déclaré mardi qu’elle cesserait d’acheter du pétrole russe d’ici la fin de l’année. Et qu’elle cesserait d’investir dans des projets dans le pays.

 

Un changement de positionnement

Dans le même temps, la société a mis en garde contre les risques et les conséquences négatives potentielles, pour elle-même et pour l’Europe, d’une fuite en avant de la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

La société basée à Paris a déclaré avoir engagé la suspension progressive de ses activités en Russie. Tout en assurant la sécurité de ses équipes.

TotalEnergies avait déjà annoncé le 1er mars qu’elle stopperait tout nouvel investissement russe. L’annonce de mardi va plus loin, en s’étendant aux renouvellements de contrats d’achat de pétrole et de produits pétroliers russes d’ici la fin de cette année. L’entreprise prévoit également de cesser de fournir des capitaux pour de nouveaux projets en Russie. Y compris celui d’une grande installation de gaz naturel liquéfié, appelée Arctic LNG 2.

Les actions de la compagnie d’énergie depuis l’invasion illustrent les défis pour les entreprises et les décideurs politiques européens. L’Europe dépend de l’énergie de la Russie, qui est l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de pétrole et de gaz.

 

Une position délicate

TotalEnergies reste dans une position difficile. Certains l’ont déjà accusée de complicité de crimes de guerre pour avoir continué à travailler en Russie. Dans le même temps, ses activités russes, en particulier les investissements dans le gaz naturel liquéfié, ont constitué une partie importante de la stratégie future de l’entreprise.

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Il faut dire que TotalEnergies est beaucoup plus ancrée en Russie que des concurrents comme BP et Shell, qui se sont engagés à s’en sortir complètement.

Acheter de l’énergie à la Russie est également une pratique établie qu’il sera difficile d’abandonner. TotalEnergies semble avoir été l’un des plus gros acheteurs de cargaisons brutes russes en 2021. Avec une moyenne de 186 000 barils par jour, selon les données de la société Kpler.

TotalEnergies a des contrats pour importer du pétrole russe qui arrive par pipeline à sa raffinerie de Leuna, dans l’est de l’Allemagne. La société a déclaré qu’elle mettrait fin à ces accords d’ici la fin de 2022. Et remplacerait les approvisionnements acheminés via la Pologne.

Mais la société a averti que de telles mesures pourraient avoir un impact dans le monde.

La société a déclaré qu’elle continuait à fournir du gaz naturel liquéfié à l’Europe via une installation qu’elle possède en partie, appelée Yamal LNG, tant que les gouvernements considèrent que le gaz russe est nécessaire.

Elle se trouve toutefois face à un dilemme qui complique déjà les efforts pour liquider ses avoirs. En effet, la loi russe lui interdit de vendre ses diverses participations minoritaires à des acheteurs non russes.

Abandonner ces intérêts sans contrepartie enrichirait alors les investisseurs russes. Ce qui est en contradiction avec l’objectif des sanctions.

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