Véolia Suez : la guerre continue !

Véolia Suez : la guerre continue !

Foin des recours juridiques ! Véolia bouscule les lignes de son « amical rival » devenu, au fil des mois, un adversaire sans foi, ni loi. Et, pourtant que ça serait bien, aux yeux de certains, une méga fusion à la française, pour damer le pion à tous les concurrents planétaires qui oseraient se mesurer au nouveau géant de l’environnement ! Pour une fois, franco-français ! C’est que Véolia Suez, ça sonne bien !

Et, on semble se rapprocher du but. Car, les barrières juridiques hâtivement dressées par Suez pour contrer son « amical prédateur » ont cédé. Quant aux éventuels chevaliers blancs, Ardian et GIP, ils ont été renvoyés dans leur 22 m. Sans tambours, ni trompettes. Voilà le groupe visé par Véolia, désormais, au pied du mur. 

Oui, mais, malgré ses revers juridiques et autres, Suez continue à se défendre comme un beau diable. Sur deux fronts. Celui des négociations avec Véolia.  Et celui du recentrage stratégique mis en oeuvre par son plan « Shaping 2030« . 

Ainsi, des discussions seraient en cours pour que Suez touche le pactole en revendant 80 % de ses activités « déchet » hors France. Le Royaume-Uni et l’Australie seraient concernés. Tout ça, en milliards d’euros, bien sûr. Ce qui ne plait pas du tout à son plus gros actionnaire. Le ci-devant groupe Véolia. Ce dernier menace donc de poursuites judiciaires les administrateurs de Suez qui auraient le front, ou le culot, de soutenir toute cession d’actifs. 

Vu les moyens mobilisés par Véolia, la menace est à prendre avec sérieux. Finalement, Suez n’a pas pu faire grand chose, pour stopper le rouleau compresseur juridique de son adversaire. 

Reprise des négociations entre Véolia et Suez ?

D’où sans doute, le choix par Suez d’un nouveau champ de bataille. Celui de la négociation. Pour tenter d’alléger la pression que Véolia  fait peser sur le groupe. Le président du Conseil d’administration de Suez, en grande forme, vient donc d’indiquer à son homologue « véolien » qu’il était disposé à prêter une oreille attentive à la méga fusion si :

  • le prix offert par action était sensiblement plus élevé que les 18 misérables euros actuellement offerts pour chacune des actions voulues par Véolia. Lesquels 18 euros représentent, quand même, déjà, pour Véolia, un surplus de près de 8 milliards d’euros s’ajoutant aux 3,4  milliards d’euros payés à Engie pour récupérer ses 29,9% dans Suez. 
  • Les garanties sécurisant l’emploi des salariés de Suez étaient sanctuarisées pour 4 ans et également valables pour les salariés hors France.
  • Le périmètre d’intervention de Suez dans l’eau était élargi.
  • Les contre propositionns de Suez pouvaient être aussi exposées aux administrateurs de Véolia. En bonne réciprocité. Naturellement.

Colère de Véolia ?

On ne peut pas en même temps brandir le calumet de la paix et frapper dans le dos.

Mais, côté Véolia, on s’énerve, une fois de plus ! C’est qu’Antoine Frérot, le capitaine de Véolia, n’a pas du tout apprécié l’éventuel désengagement de Suez des terres australiennes, où il compte bien, lui, au contraire, investir. 

Bref, comme le dit le porte-parole de Véolia : 

La proposition de Mr Philipee Varin, c’est une équation à 4 inconnues, sans solution.

 Véolia va donc faire de nouvelles propositions dans les prochains jours. A prendre ou à laisser, parait-il. 

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Par suite, si chacun des adversaires continue à camper sur ses positions et à mener une guerre de tranchées, il ne restera plus qu’à attendre le prochain conseil d’administration de Suez, le 30 juin prochain, pour mettre fin à la guerre. D’une manière ou d’une autre.

 

Marc Duteil Journaliste NewsFrance.org
Journaliste, Pigiste | Plus de publications

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.

Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.

Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org

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