Bernard Tapie, ancien ministre et homme d’affaires est décédé ce dimanche 3 octobre. Bernard Tapie a connu un passage en politique dans les années 1990 après avoir été un homme d’affaires.
L’homme est malheureusement célèbre pour les scandales judiciaires, l’achat puis la vente ultérieure de la marque Adidas. Mais surtout pour son mandat de président du club de football de l’Olympique de Marseille. Il est décédé dimanche, à l’age de 78 ans, victime d’un cancer de l’estomac dont il souffre depuis 2017, a rapporté sa famille.
Dans un communiqué, la famille de l’homme d’affaires a annoncé :
Dominique Tapie et ses enfants souffrent énormément
De TF1 à Adidas
Ces dernières années, Bernard était la cible de l’attention des médias, pour son implication dans divers scandales judiciaires. Parmi eux, l’arbitrage controversé entourant l’opération avec Adidas. Mais aussi sa gestion dans plusieurs autres entreprises.
De plus, en 1994, il a été exclu de tout poste de direction à l’Olympique de Marseille en raison d’irrégularités financières et sportives au cours de son mandat.
Mr Tapie est né à Paris, en 1943, dans une famille ouvrière. Son père était fraiseur.
Ma salle de bain c’était un seau. Les WC, c’était une cuvette.
Il a étudié l’ingénierie électronique. Mais, dans sa jeunesse, il manifestait le désir de devenir célèbre, lorsqu’il s’est essayé sans succès comme chanteur et pilote de course automobile. Qu’il a quitté après avoir subi un grave accident.
Il a travaillé dans plusieurs entreprises du secteur électronique jusqu’en 1979. Puis, il a fondé sa propre entreprise : le Groupe Bernard Tapie.
La société est dédiée à l’achat, le redressement et la vente de sociétés en faillite pour faire des plus-values. Des entreprises de premier plan sont passées entre leurs mains, comme Terraillon ou le fabricant de raquettes Donnay.
Ou encore, la première chaîne de télévision privée de France : TF1.
Mais le plus important, et finalement la source de ses problèmes, est l’entreprise Adidas. Une entreprise allemande de vêtements et d’équipements de sport, dont elle a repris 78% en 1990.
Bernard Tapie : politique et scandales judiciaires
Au milieu des années 80, il commence à être invité à des émissions de télévision. Sa personnalité vive et sa spontanéité sont appréciées du public. En particulier parmi les jeunes.
Il excellait aussi en politique. Inspiré par le président socialiste de l’époque, François Mitterrand, il se présente en 1988, et il est élu député de Marseille. En 1992, il est nommé ministre de la Ville pendant 5 mois.
Un an plus tard, il est élu député du Mouvement radical de gauche (MRG). En 1994, il dirige la candidature de formation au Parlement européen. Sa liste est arrivée deuxième en France et il a été nommé député européen.
Il quitte la politique en raison des problèmes juridiques croissants.
Adidas est saisie en 1992. Il est également mis en examen auprès de la banque Crédit Lyonnais, alors publique. De là, commence alors, un authentique labyrinthe judiciaire.
En 2008, un arbitrage décide de l’indemniser d’un peu plus de 400 millions d’euros. Mais cette décision fait l’objet d’un appel. Il est accusé de fraude, ses biens sont saisis pour favoritisme présumé. À ce jour, à la suite d’appels de diverses parties et de décisions contradictoires de divers tribunaux, le dossier reste ouvert.
Adidas était son principal soucis juridique, mais pas le seul. En 1994, il est exclu de tout poste de direction à l’Olympique de Marseille en raison d’irrégularités financières et sportives au cours de son mandat.
En 1996, il est mis en examen pour faillite dans un procès relatif à la gestion de ses sociétés. Il fait même 5 mois de prison en 1997.
Bernard Tapie le saltimbanque
Dans la seconde moitié des années 90, alors, inéligible, il rebondit au cinéma. Notamment avec le réalisateur Claude Lelouch dans le film « Hommes, femmes, mode d’emploi ».
Puis au théâtre, dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou », reprenant ainsi le rôle de Jack Nicholson. Puis dans la musique avec Doc Gynéco.
Lorsqu’il reprend ses activités en 2009, il prend des participations dans plusieurs sociétés, notamment dans le secteur de la presse avec le rachat de «La Provence».
Tapie : son ultime combat
Bien que sa condition physique se soit détériorée au cours des derniers mois, Tapie a continué à apparaître dans les médias pour commenter les problèmes politiques actuels.
En avril, il est victime d’un vol et d’une agression à son domicile de Combs-la-Ville. Des voleurs l’agresse lui et sa femme. Après l’avoir battu, ils saisissent des bijoux et des montres.
Le mois suivant, Tapie fait machine arrière sur l’appel de la sentence finale dans l’affaire qui l’avait persécuté pour fraude dans l’arbitrage d’Adidas. Son fils Laurent explique alors dans les médias la raison de ce retrait :
De nouvelles tumeurs apparaissent, les possibilités statistiques sont terribles.
Déclare-t-il.
Cependant, Tapie n’abandonne jamais, il déclare aux médias :
Votre énergie, c’est ce qui alimente ce qu’on appelle l’immunité.
Il est très croyant. Il prie sans jamais rien demander. Sans se plaindre.
Les obsèques du légendaire et fougueux homme d’affaires controversé se tiendront vendredi à Marseille. « Sa ville de cœur ».

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org