Depuis ce mercredi 8 septembre, à Paris le procès des attentats du 13 novembre a commencé. Il s’agit de la plus grande audience pénale jamais tenue en France. Magistrats et victimes se réuniront devant les présumés responsables des attentats les plus meurtriers de l’histoire du pays.
Voici la troisième et dernière partie (ici le 1 et 2) .
Qui sont les accusés ?
Ils sont français, belges, algériens, suédois ou pakistanais. Et la plupart ne sont pas connus du public. Responsables logistiques, coursiers, intérimaires… Depuis mercredi, une vingtaine d’accusés sont jugés pour leurs implications dans différents niveaux dans les attentats du 13 novembre.
L’ancien ennemi public numéro un, Salah Abdeslam ne manquera pas d’attirer toute l’attention. Il est le seul survivant des commandos qui ont semé la terreur dans la capitale.
Il est très discret depuis son interpellation en mars 2016. Le Franco-Marocain de 31 ans a confirmé aux juges de Bruxelles qu‘il ne faisait confiance qu’à son Dieu. Allah.
Et par conséquent, qu’il ne croyait pas en la justice des hommes. C’est pourquoi, le procès des attentats du 13 novembre peut être décevant pour les victimes, et les accusés peuvent ne pas le regretter.
Salah Abdeslam n’est pas tout seul
Treize autres personnes âgées de 27 à 40 ans comparaissent au devant le Tribunal spécial d’audience de Paris. Six autres sont jugés par contumace.
Mohamed Abrini sera là, par exemple. Ce belgo-marocain de 36 ans est jugé pour avoir été avec les commandos le 13 novembre en région parisienne. Mais surtout pour avoir participé au financement et à la fourniture de leurs armes.

Le Tunisien Sofien Ayari, 28 ans, est également présent sur le banc des accusés. La police a retrouvé son ADN dans plusieurs cachettes utilisées dans la préparation des attentats. La justice l’a déjà condamné à 20 ans de prison en Belgique pour avoir tiré sur un policier
Que pouvons-nous en attendre du procès du 13 novembre ?
Ces attentats ont marqué indélébilement la France. Depuis mercredi, et pour les prochains mois, les Français vont revivre l’enfer de cette nuit. Pour les victimes, il est important d’aborder les blessures dès le processus judiciaire. Des victimes avec des blessures visibles, ou parfois invisibles, qui ont entamé un très long processus de reconstruction, il y a maintenant plus de cinq ans.
Pour elles, il est essentiel que justice soit rendue, et que les coupables soient punis. Et beaucoup s’attendent à des peines sévères. Comme lors du procès des attentats contre Charlie Hebdo en 2015.
Chacun a ses propres attentes, mais nous savons que c’est une étape importante pour notre vie future.
Déclare Arthur, rescapé du Bataclan et président de l’association Life for Paris.
Tout le monde sait que le rôle de la justice est d’établir la vérité et de condamner les coupables. Ensuite, à partir du moment où il remplit ce rôle, elle accompagne le travail de reconstruction et de résilience des victimes.

L’autre défi du procès du 13 novembre est également de comprendre. Comment ces attaques ont été organisées. Mais également, comment les services d’information ont-ils échoué ? Autrement dit, comment expliquer les dysfonctionnements des services européens dans la surveillance d’Abdelhamid Abaaoud ? Disparus des radars, les services antiterroristes le pensaient en Syrie. Or, il se trouvait sur les terrasses avec des mitrailleuses à Paris dans la nuit du 13 novembre.
Le procès pourrait permettre de mieux comprendre ces attaques. Comment des criminels français et belges ont-ils participé à des attentats ordonnés par l’État islamique ?
On attend le verdict d’ici à la fin mai 2022. Ce ne sera facile pour aucune des victimes de traumatismes de cette nuit. Qu’elles aient échappé à la mort, aient été blessées ou aient perdu un membre de leur famille ou amis.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org