L’objectif gouvernemental est clair. Il s’énonce en trois chiffres. 10, 20, 30. 10, pour 10 millions de vaccinés à la mi-avril. 20, pour 20 millions à la mi- mai. Et 30, pour 30 millons à la mi-juin. Et pour y parvenir, il compte sur le vaccinodrome. Plus volontariste encore, le commissaire européen, Thierry Breton, annonçait récemment que pour le 14 juillet prochain, il y aurait suffisamment de doses de vaccin disponibles pour que tous ceux qui veulent se faire vacciner puissent le faire.
Pour l’instant, le plan de marche semble tenir la route. Dans ses tout derniers chiffres, Santé Publique France annonce, en effet, que 9 296 131 personnes ont, d’ores et déjà, reçu leur première dose de vaccin. L’ouverture, ce 6 avril, du vaccinodrome du Stade de France, un des 158 ouverts en Ile de France, ne peut que renforcer la tendance.
Avec un potentiel de 10 000 injections par semaine, dont la moitié réservées aux habitants de Seine Saint Denis, le vaccinodrome du Stade de France, ouvert du lundi au samedi, est le plus important de France. Placé sous la houlette de l’ARS, de la préfecture de Seine Saint-Denis, du conseil départemental, de la ville de Saint-Denis et de la brigade des sapeurs pompiers de Paris, le vaccinodrome est fin prêt pour mener sa misson à bien.
Installé dans le sous-sol du Stade de France, les tentes blanches de vaccinodrome accueillent les candidats à la vaccination pour une consultation pré-vaccinale assurée par un médecin et une injection exécutée, soit par un sapeur pompier, soit par une infirmière. Organisation qui ne fait en aucune façon obstacle à la tenue de la prochaine coupe de France de foot, le 19 mai prochain, et celle du top 14 en rugby, le 15 juin.
Défiance à l’égard de l’AstraZénéca
Cependant, grande ombre sur ce tableau d’ensemble, la méfiance à l’égard de l’AstraZénéca, désormais baptisé VaxZevria. Quasiment le seul disponible pour une vaccination par un médecin traitant ou par un pharmacien. Mais, même dans ces conditions, il y a de fortes chances pour que ce vaccin leur reste sur les bras.
Les responsables des vaccinodromes du Pas-de-Calais en savent quelquechose. Quand les doses reçues sont des doses de Pfizer BioNTech ou de Moderna, tout va. Quand ce sont des doses de VaxZecria, ex-AstraZenaca, rien ne va plus. Le centre de vaccination Sportica de Gravelines, entre autres, a du fermer ses portes, plus tôt que prévu, faute de personnes à vacciner. Sur 750 doses d’AstraZénéca reçues, par exemple, seules 132 ont trouvé preneurs. La situation est la même pour les autres centres de vaccination du Pas-de-Calais. De ce fait, 1200 doses contre le covid-19 n’ont pu être utilisées.