En juin dernier, l’Union européenne a exhorté ses États membres à rouvrir leurs frontières aux touristes américains. Ceci dans l’espoir de stimuler le secteur du tourisme malade. La saison estivale étant cruciale.
Les touristes américains étaient bien là cet été
Ça a marché. Les touristes américains sont venus sur les plages espagnoles et grecques. Mais aussi dans la campagne italienne et les rues d’Amsterdam et de Paris.
Mais lundi, l’Union européenne a proposé de nouvelles restrictions de voyage pour les visiteurs non vaccinés en provenance des États-Unis. Réponse à l’augmentation alarmante des cas de coronavirus et d’hospitalisation.
Cela pourrait porter un nouveau coup dur au secteur du tourisme malade en Europe. Mais c’est aussi un des premiers signaux de nouvelles mesures. Mesures prises pour freiner la propagation du covid 19 et qui pourraient rester en place pendant plusieurs mois.
6 pays retirés de la liste « sûre »
Lundi, les gouvernements des 27 pays de l’Union se sont réunis lors d’un Conseil européen. Lors de ce conseil, les gouvernements ont enlevé les États-Unis de la fameuse « liste sûre ». Liste qui énumère les pays dont les résidents peuvent voyager sans exigences, telles que la quarantaine et les tests.
Parmi les autres pays retirés de la « liste sûre » figurent Israël, le Kosovo, le Liban, le Monténégro et la Macédoine du Nord. Pays qui ont signalé une augmentation des cas au cours des 14 derniers jours. Comme stipulé dans la recommandation du Conseil, il continuera de réexaminer cette liste régulièrement et, le cas échéant, de la mettre à jour.
Tous les États membres de l’Union européenne sont obligés de suivre ses directives. Certains pays ont mis en place des mesures plus strictes que d’autres, même pour les visiteurs d’un pays figurant sur la liste des personnes sûres. Mais une fois que les visiteurs entrent dans un pays de l’UE, ils peuvent se déplacer librement à travers l’Union Européenne.
Seulement pour les touristes non vaccinés
Si elles sont mises en œuvre, les nouvelles restrictions ne s’appliqueront qu‘aux voyageurs non vaccinés. Le Conseil européen recommande déjà que tous les visiteurs approuvés par l’UE soient autorisés à voyager. Cela comprend les vaccins fabriqués par Johnson & Johnson, Pfizer et Moderna, ainsi que AstraZeneca.
Selon les directives actuelles, les voyageurs non vaccinés en provenance de pays figurant sur la liste de sécurité du Conseil de l’Europe peuvent visiter les pays de l’UE. Et ce, sans aucune quarantaine, juste en affichant un test négatif. Mais une minorité de pays ont maintenu des exigences d’auto-isolement, y compris, dans certains cas, pour les visiteurs vaccinés.
Les États-Unis sont restés fermés aux Européens cet été. La CEE exprime peut-être ainsi leur frustration face au manque de réciprocité. Leur interdisant aussi l’accès.
Avec plus de 52% des Américains complètement vaccinés, la plupart ont pu voyager sans encombre en Europe cet été. Et peuvent continuer à le faire.
Confusion chez les touristes américains
Mais la décision de retirer les États-Unis de la liste des personnes sûres pourrait créer de la confusion parmi les touristes américains.
a déclaré Marie Audren, directrice de HOTREC, un groupe de pression représentant l’industrie hôtelière en Europe.
Les touristes américains sont importants pour le tourisme dans l’Union Européenne et en particulier pour la France.
En France, en Grèce et en Espagne, les visiteurs américains constituent le plus grand contingent de touristes en provenance de pays non européens. Selon les données fournies par les ministères du tourisme. Dans d’autres cas, comme au Portugal, les dépenses américaines totales sont parmi les plus élevées en termes de nationalité.
Mais les arrivées des États-Unis en Europe l’année dernière ont chuté de plus de 80% par rapport à 2019. Selon la Commission européenne du voyage, un groupe basé à Bruxelles représentant les organisations touristiques nationales sur le continent.
Alors que les chiffres de cet été ne sont pas encore disponibles, Mme. Audren a déclaré qu’il faudrait des années pour revenir aux niveaux d’avant la pandémie.
Quels critères à prendre en compte ?
Luís Araújo, président de la Commission européenne du voyage, a déclaré :
De nouvelles modifications réglementaires injustifiées auront sans aucun doute un impact négatif sur le secteur du tourisme, qui se remet lentement de la pire crise.
En Europe, le nombre de cas de COVID-19 reste stable ce mois-ci. Mais les États-Unis enregistrent plus de 100 000 hospitalisations Covid par jour au cours de la semaine dernière. Les responsables de l’UE craignent qu’un afflux de visiteurs non vaccinés venant des États-Unis ne propage des infections en Europe.
L’un des critères du Conseil européen pour augmenter les restrictions est qu’un pays devrait avoir moins de 75 cas de coronavirus pour 100 000 habitants au cours des 15 derniers jours. Les États-Unis ont signalé un taux d’infection bien supérieur à ce seuil au cours des dernières semaines. Selon les données fournies par le Centre européen de contrôle des maladies.
C’est pour cela que la commission européenne classe les États-Unis en rouge, la deuxième classification à risque le plus élevé.