Les accusations de viol contre Damien Abad ont perturbé lundi le début du deuxième mandat du président Macron. Selon Mediapart, deux femmes accusent le ministre de la solidarité et des personnes handicapées de les avoir violées en 2010 et 2011.
Damien Abad, 42 ans, a pour l’heure nié les allégations.
Je n’ai jamais violé une femme de ma vie,
a déclaré Abad lundi aux journalistes du département français de l’Ain, où il se présente pour être réélu aux élections législatives de juin. « Un innocent devrait-il démissionner ? Je ne pense pas. »
Il faut dire que le ministre souffre d’arthrogrypose. Cette maladie congénitale limite sa capacité à bouger ses articulations rendant, selon certaines sources, les accusations invraisemblables. Damien Abad n’aurait pas la capacité physique de les accomplir. Et ne pourrait pas avoir de relations sexuelles sans le « consentement plein et entier » d’une partenaire.
L’une des plaignantes affirme pourtant qu’après une rencontre consensuelle, il aurait refusé de s’arrêter. Tandis que l’autre déclare s’être évanouie après avoir bu un verre avec lui, puis réveillée dans une chambre d’hôtel, le corps endolori.
Le gouvernement a déclaré ne pas être au courant des allégations, même si un groupe de défense affirme avoir signalé l’un des témoignages aux partis politiques impliqués.
Accusations et actualités
Des accusations qui ont éclipsé la première réunion du cabinet français fraîchement nommé. Détournant l’attention de ses efforts pour lutter contre la flambée des prix, quelques semaines seulement avant les élections qui détermineront le visage du Parlement.
Les accusations ont également alimenté les récriminations de longue date contre Macron. Divers groupes féministes l’accusent déjà de ne pas faire de la protection des femmes une priorité.
Combien d’hommes accusés de viol allons-nous voir nommés sous ce mandat ?
s’insurge le collectif Nous Toutes, un regroupement d’associations féministes.
Le sexisme et les violences sexuelles sont devenus une préoccupation croissante dans la politique française. Le Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes a noté dans son rapport annuel que les commentaires sexistes d’hommes politiques étaient encore monnaie courante. Et que les partis politiques commençaient à peine à mettre en place des canaux permettant aux victimes de porter plainte.
Le monde politique n’a toujours pas connu de vrai #MeToo.
Plusieurs candidats aux élections législatives se sont désistés en raison d’un comportement ou de plaintes passés. Divers scandales ont déjà frappé l’extrême gauche, ou La République en marche de Macron.
Olivia Grégoire, la nouvelle porte-parole du gouvernement, a depuis dû faire face à une pluie de questions.
Le gouvernement continuera sans relâche à encourager la libération de la parole des femmes.
« Et à encourager les femmes ayant subi des violences à se manifester. »
Elisabeth Borne, nouvellement Premier ministre, a d’ores et déjà discuté des accusations avec Damien Abad au cours du week-end. Le gouvernement assure appliquer une politique de tolérance zéro pour les criminels sexuels. Et que la violence faites les femmes reste au cœur de ses priorités.
Pour autant, Abad n’a jamais été condamné et n’a aucune affaire judiciaire en cours.
Dans cette affaire, comme c’est souvent le cas, il s’agit d’établir la vérité. Et établir la vérité appartient au système judiciaire.
Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, anciens ministres de Macron, avaient déjà attiré l’attention des groupes féministes lors de leur nomination en 2020. Darmanin pour propos sexistes. Dupond-Moretti suite à des accusations de viol. Tous deux ont été reconduits la semaine dernière.
Damien Abad a quant à lui reconnu la relation consensuelle avec l’une des plaignantes en 2017. Mais a nié toutes les autres accusations.
Pour Aurélien Pradié, secrétaire général des Républicains, Abad aurait toujours eu une attitude étrange avec les femmes. Plusieurs responsables du parti auraient été au courant de la plainte de 2017, mais n’auraient rien fait.
La politique est un environnement qui reste extrêmement masculin dans ses pratiques et dans son fonctionnement,
explique Fiona Texeire, co-fondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique.
Il est parfois difficile pour les femmes de repousser les abus de pouvoir car elles craignent de ternir des causes ou des partis. Elles sont également confrontées aux mêmes difficultés que les autres femmes avec le système judiciaire. Environ neuf femmes sur 10 qui subissent un viol ne portent jamais plainte, selon les statistiques officielles.
« Si l’on veut que les choses changent dans la société française sur la question des violences sexuelles, le meilleur exemple doit venir d’en haut. »

Brigitte Canet est née à Lyon en 1970. Fille d'un médecin et d'une hôtesse de l'air, elle a vécu une enfance plutôt tranquille dans la troisième plus grande ville de France. Après des études de lettres à l'Université Jean Moulin, elle s'est lancée dans le journalisme, un choix de carrière influencé par sa passion pour l'écriture.
Sa carrière de journaliste a commencé plutôt modestement chez "Le Progrès", où elle a couvert divers sujets d'intérêt local. Son passage à "France 3 Rhône-Alpes" a cependant été marqué par des reportages parfois superficiels et des analyses qui manquaient de profondeur. Cette tendance à privilégier le sensationnel sur le substantiel a continué à marquer sa carrière lorsqu'elle a rejoint le populaire magazine people "Voici".
Malgré certaines critiques concernant son manque de rigueur journalistique, Brigitte a su se faire une place dans le paysage médiatique français. Elle est connue pour son approche sensationnaliste et son style flamboyant, qui, bien que controversés, ont trouvé un public. Ses articles sur la vie des célébrités et les scandales du showbiz sont particulièrement populaires, même si certains les jugent trop intrusifs.
Brigitte Canet a également publié plusieurs livres à sensation sur la vie des célébrités. Ces ouvrages, souvent basés sur des rumeurs et des spéculations, ont été largement critiqués pour leur manque de rigueur et d'objectivité.