Les partis de gauche dans la tourmente suite aux accusations de violences faites aux femmes

Deux partis clés de l’Union de la Gauche Française ont été confrontés mercredi à une crise de taille après que certaines personnalités de premier plan aient été accusées de violence à l’égard des femmes. Julien Bayou s’est d’ores et déjà retiré de ses fonctions à la tête d’Europe-Ecologie Les Verts.

 

Le point sur l’affaire

Julien Bayou a été « suspendu de son rôle » de co-président du parti des Verts à l’Assemblée nationale, a indiqué le parti mardi soir, après avoir été accusé d’avoir abusé psychologiquement d’une ex-conjointe.

Nous sommes un parti féministe. Nous nous mettons donc au service du témoignage des femmes. Nous avons reconnu que la seule façon de montrer que nous ne faisions pas semblant et que nous ne nous cachions pas était une suspension temporaire,

a déclaré Sandra Regol, vice-présidente du groupe des députés verts.

Adrien Quatennens, personnalité forte de La France Insoumise, a admis de son côté avoir giflé sa femme. Il a désormais démissionné de son poste de cadre supérieur, en tant que coordinateur du parti.

 

Des réactions qui ne se sont pas faites attendre

Le chef du parti et triple candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a pris la défense de Quatennens sur Twitter. Fustigeant « la mauvaise volonté policière, le voyeurisme médiatique et les réseaux sociaux », tout en saluant la « dignité » et le « courage » de son protégé.

Ce n’est que quelques heures plus tard que Mélenchon publiera un autre message, apportant son soutien à la femme de Quatennens. Trop tard pour de nombreux critiques.

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La Première ministre de Macron, Elisabeth Borne, a déclaré mardi qu’il était « extrêmement choquant que quelqu’un minimise la violence domestique ». Quelque 550 militantes féministes ont également cosigné mercredi un éditorial du quotidien de gauche Libération appelant Quatennens à démissionner de son siège au parlement.

Lorsqu’un groupe politique soutient un programme féministe, nous sommes en droit d’attendre qu’il cesse de protéger les agresseurs.

D’autres personnalités de gauche accusées d’agressions et même de viols ont aussi été citées.

Ce n’est pas aux amis de l’agresseur de juger de la gravité du crime et d’appeler au respect de leur vie privée. La vie privée est politique.

Les Verts et LFI ont mis en place des commissions internes pour enquêter sur les allégations de harcèlement et d’agressions sexuels. Un rapport sur Bayou a été soumis au panel d’écologistes en juillet, suscitant des allégations selon lesquelles l’enquête aurait avancé trop lentement.

Ce sont des bénévoles qui travaillent sur des dossiers sensibles par définition. Il faut du calme et du temps pour recueillir les témoignages et prendre les décisions qui s’imposent,

a déclaré Marine Tondelier, qui devrait se présenter prochainement à la direction des Verts.

En juillet déjà, dans le camp d’en face, Damien Abad, ministre du gouvernement centriste Macron, avait été contraint de démissionner suite à des allégations de viol. Il a depuis regagné son siège au Parlement.

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