Le laboratoire Merck a bien été condamné en juin dernier pour préjudice moral dans le dossier Lévothyrox.
Le Lévothyrox, une hormone thyroïdienne
Mais l’affaire Lévothyrox ne s’arrête pas là. L’avocat toulousain, Christophe Leguevaques mène une action en justice contre l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Représentant d’ « une action collective« . Cette action a pour but de démontrer un potentiel manque de vérifications de la part de l’Agence. Notamment, avant la distribution de la nouvelle formule du médicament.
Le 25 juin, la Cour d’appel de Lyon a pris la décision de condamner le laboratoire Merck. Merck est fabricant du médicament Lévothyrox. Il devra indemniser tous les plaignants de 1 000 euros pour « préjudice moral ».
En effet, le laboratoire Merck distribue une nouvelle formule du médicament Lévothyrox. Or la nouvelle formule provoque de nombreux effets secondaires.
Le Lévothyrox est une hormone thyroïdienne. On l’utilise principalement comme traitement substitutif pour remplacer la thyroxine naturelle. Si celle-ci n’est plus sécrétée en quantité suffisante par la thyroïde.
Cette insuffisance de sécrétion (ou hypothyroïdie), peut être due à la thyroïde elle-même. Ou à l’insuffisance d’une autre glande qui commande la sécrétion thyroïdienne (maladie ou ablation de l’hypophyse). Il est également utilisé lorsque l’on veut freiner l’action excitatrice de l’hypophyse sur la thyroïde, notamment dans certains goitres.
À l’assaut d’un autre responsable : l’Agence nationale de sécurité du médicament
Non satisfait de la décision rendue par le tribunal, Merck fait appel. Le laboratoire se pourvoit en Cassation. Mais, Me Christophe Leguevaques, ne se décourage pas. L’avocat est à l’origine de Mysmartcab, une plateforme d’actions collectives conjointes.
L’avocat part désormais à l’assaut d’un autre responsable : l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Dans ce dossier, nous avons deux responsables. D’abord, le fabricant du médicament : le laboratoire Merck, puis l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Affirme l’avocat toulousain.
Lorsqu’il y a un changement dans la composition d’un médicament, comme c’était le cas pour la nouvelle formule du Lévothyrox, il faut pratiquer ce qu’on appelle un test de bioéquivalence.
Merck a bien rélaisé ce test. Puis, a envoyé les résultats à l’ANSM. Seulement, l’Agence n’a pas analysé en détail les résultats du test.
Détaille Mr Leguevaques.
Pour Lévothyrox, l’Agence n’a donc pas rempli sa mission
La justice engage une expertise, dont le résultat tombe il y a 5 mois. Le compte rendu révèle de « graves manquements » du laboratoire Merck lors de la fabrication de cette nouvelle formule du Lévothyrox. De plus, les experts indiquaient que l’ancienne et la nouvelle formule n’étaient pas « interchangeables ».
Du pain béni pour l’avocat de l’affaire du Lévothyrox, qui affirme.
Si l’ANSM avait fait ce travail, elle se serait rendu compte dès 2016 qu’il allait y avoir à peu près 30% de la population qui prenait ce médicament qui n’allait pas supporter ce changement.
L’avocat reproche à l’Agence nationale de sécurité du médicament d’avoir privilégié sa confiance en l’industriel par rapport au ressenti des patients. Mais aussi, d’avoir été sourdes aux précédents.
En effet, des cas similaires existent dans d’autres pays à travers le monde, comme en Nouvelle Zélande, en Israël, en Belgique, ou encore au Danemark. Selon l’avocat, des modifications de formules de lévothyroxine ont déjà été réalisées . Or, à chaque fois, ça a posait des problèmes de santé.
l’ANSM a failli à sa mission
Nous considérons donc que l’ANSM a failli à sa mission de protection de la santé publique. Et, à ce titre, elle doit rendre des comptes. Et doit être déclarée responsable par le tribunal administratif.
L’avocat au barreau de Paris et l’action collective vont demander 15 000 euros, pour préjudice moral d’anxiété. Une plateforme est ouverte pour reccueillir tous les témoignages des malades du Lévothyrox, Que les malades aient été déjà indemnisés ou pas.
Maître Leguevaques organise une réunion publique le 14 septembre prochain, à 18h30.

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org