Stopcovid : vers le fiasco de l’appli du déconfinement ?

Stopcovid : vers le fiasco de l'appli du déconfinement ?

Les bonnes fées se font rares autour du berceau de l’appli Stopcovid.

Pourtant, son développement avait été annoncé, en grande pompe, comme la solution miracle qui allait résoudre tous les problèmes liés au déconfinement en France. Rappelons que le principe de l’appli est de permettre à quiconque ayant été en contact avec une personne contaminée de le savoir et de prendre les précautions nécessaires.

Las, techniquement l’appli est loin d’être au point. Et même si elle l’était, il n’est pas sûr qu’elle soit utilisée.

Les problèmes techniques de stopcovid

Le fonctionnement de Stopcovid repose sur la technologie bluetooth. Actuellement, trois développeurs travaillent dessus. Et ils sont loin de s’entendre.

  • On a ainsi d’un côté, l’Inria avec son protocole robert.
  • De l’autre, on a l’alliance Apple-Google dont les protocoles sont incompatibles avec le protocole robert.
  • Sans oublier, les initiatives que prend Orange, dans son coin.

Indépendamment des protocoles retenus, les difficultés techniques concernent aussi la définition du processus d’alerte. Autrement dit :

quelles sont les distances et les durées à risques entre personne contaminée et porteur sain ? Un mètre, deux mètres, moins d’un mètre ?

Pour l’instant, mystère. On n’en sait rien.

 

Les problèmes d’utilisation de stopcovid

Par ailleurs, pour que l’appli soit efficace, il faudrait qu’au moins 60 % de la population française en soit équipée. Voire même 80 % ou la totalité. Sauf que seulement 77% est équipée d’un smartphone.

Et ce pourcentage tombe à 44 % pour la fraction de cette population dont l’âge est supérieur à 70 ans. De plus, bien évidemment, cela suppose que tout le monde sache utiliser le bluetooth et veuille l’utiliser. Inutile de faire un dessin.

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Les problèmes éthiques et politiques

A supposer que les problèmes techniques de stopcovid soient résolus et que tous les utilisateurs sachent s’en servir, reste à passer outre à de nombreuses réticences d’ordre éthique. Et pour cette raison, également, d’ordre politique. Car, il semble qu’en l’état, stopcovid ne garantisse en rien l’anonymat de ses utilisateurs et qu’en plus, elle puisse être utilisée à d’autres fins que celle pour laquelle son développement  été engagé.

Et pourtant, les français ne sont pas hostiles à l’utilisation des technologies numériques pour des raisons de santé publique. Encore faudrait-il savoir de quoi on parle.

 

Tracking v. traçage

Traçage ou tracking ? Si le traçage façon stopcovid paraît peu prometteur, dans l’immédiat, voire même contre productif, en créant un sentiment de fausse sécurité, il n’en est pas de même du tracking. En effet, ce dernier  permet de suivre à distance les personnes testées, reconnues positives et mises en quarantaine.

Ce qui n’est pas du tout la même chose. Pour toutes ces raisons, il se pourrait bien que le débat parlementaire, prévu le 28 avril prochain, sur cette question aboutisse à l’abandon pur et simple, finalement, d’une technologie mal maîtrisée et mal engagée.

 

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