Un différend amer sur les précautions Covid dans les écoles françaises s’est transformé en scandale politique mardi lorsque les médias ont rapporté que le ministre de l’Éducation était en vacances sur l’île méditerranéenne d’Ibiza. A l’heure où un nouveau protocole de test controversé était en train d’émerger.
Le ministre Jean-Michel Blanquer dirige les efforts pour maintenir les écoles françaises ouvertes face à une forte augmentation des cas due au variant Omicron. Des mesures qui tendent à dérouter parents, enseignants et employés des établissements scolaires, face à des règles mouvantes.
M. Blanquer a annoncé ces nouvelles mesures contre le coronavirus dans une entrevue avec le journal Le Parisien le 2 janvier. Le week-end précédant la rentrée scolaire, laissant aux écoles et aux élèves peu de temps pour s’y habituer. M. Blanquer avait alors déclaré avoir agi précipitamment, le ministère ayant besoin de temps pour consulter les autorités sanitaires. Cela afin de s’assurer que les plans reflètent une situation en évolution rapide.
Et puis, le lundi après-midi, le site d’information Mediapart signalait que M. Blanquer ne surveillait pas la situation depuis la France. Mais depuis l’île espagnole ensoleillée Ibiza, où il prenait quelques jours de vacances.
Pas de violation des restrictions de voyage, certes. Mais une symbolique fâcheuse que regrette M. Blanquer, notant que sa priorité reste de maintenir les écoles ouvertes.
Les décisions seraient-elles différentes si j’étais ailleurs ? Non.
« Ne nous perdons pas dans l’escorte. »
Sans surprise, le sujet a suscité des réactions erratiques sur les réseaux sociaux.
Des opposants politiques de gauche ont d’ores et déjà appelé à la démission de M. Blanquer. Tandis que les syndicats d’enseignants ont souligné que le ministre de l’Education était parti en vacances avec des enseignants et des directeurs eux-mêmes toujours dans l’ignorance du protocole à venir.
Il y a vraiment un décalage entre ce qu’Ibiza représente et ce que nos collègues traversaient au quotidien à la veille du retour en classe,
a déclaré Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, un syndicat d’enseignants.
Le gouvernement français a offert mardi son soutien à M. Blanquer, affirmant qu’il était profondément impliqué dans l’établissement du protocole et que ses arrangements de vacances étaient conformes aux règles informelles qui exigeaient que les ministres ne s’éloignent pas trop de Paris.