Des seniors sur les réseaux sociaux, des challenges de danse en ligne… La culture ne cesse de se réinventer et les deux confinement successifs ont également contribué à modeler les pratiques culturelles des Français. Tandis que les écoles, les cinémas et les magasins gardaient leurs portes closes, une étude s’est intéressée à la nette réduction des écarts entre les générations.
De nouveaux moyens de rompre l’isolement
Premiers concernés, les plus de 60 ans !
Alors qu’ils étaient 17% à s’adonner aux jeux vidéo en 2018, ils sont désormais 34 % à y avoir pris goût en 2020. De la même façon, 12% des plus de 60 ans fréquentaient les réseaux sociaux en 2018 ou visionnaient des vidéos en ligne. La période du reconfinement a fait grimper ce chiffre à 43 %.
Le visionnage des vidéos web, sur les réseaux sociaux notamment, conduit à une sociabilité en ligne que recherchent les personnes seules.
Le boom des challenges en ligne
Chez les plus jeunes déjà habitués aux réseaux sociaux, ce sont d’autres pratiques culturelles qui ont fait leur apparition. Bonjour la danse, le chant ou la peinture désormais revenus à des taux semblables à ceux observés il y a 10 ans.
Le temps dédié à se poser et à s’occuper seul a conduit les jeunes à se tourner vers de nouvelles activités.
Et en effet, 71 % des 15-24 ans se sont lancés dans une création artistique en amateur. Là où ils n’étaient que 57 % en 2018.
Parmi elles, la danse particulièrement plébiscitée et qui a gagné 17 points chez cette catégorie de la population. Une progression impulsée fortement par les challenges de chorégraphie apparus sur les réseaux sociaux. Ou la mode des concerts à la fenêtre.

À ce petit jeu, la photographie a également su surfer sur la tendance en gagnant 10 points. On repense notamment au Getty Museum Challenge, qui proposait de recréer chez soi des œuvres d’art.
Culture et télétravail
Ce que l’on observe enfin, c’est que le confinement semble avoir réduit les écarts de pratiques culturelles entre les catégories socioprofessionnelles. Ne pouvant s’adonner au télétravail du fait de leurs fonctions, les ouvriers ont eu davantage de temps pour consulter des ressources culturelles en ligne. Les cadres en revanche, ne parvenant pas à concilier télétravail et temps pour soi, on perd du 15 points.
Ce rattrapage des classes populaires s’explique par l’interruption d’activité professionnelle et de l’accompagnement des enfants.
Pour occuper des enfants restés à la maison, de nombreuses activités culturelles ont ainsi été mises en place au sein de la famille. Malgré la vive indignation suscitée par la fermeture des librairies, c’est cependant la lecture qui a sensiblement reculé.
Reste à voir si ces nouvelles tendances ne sont vouées à exister que dans un contexte donné, en attendant l’arrivée d’un vaccin et le retour à la vie que nous connaissions. À moins que le confinement n’ait réellement suscité de nouvelles passions durables ?

Né en 1965 à Toulouse, Bernard Duteil est un journaliste reconnu et respecté pour sa rigueur, son analyse pénétrante et son engagement indéfectible pour la vérité. Fils d'une enseignante et d'un avocat, il a grandi dans une atmosphère où l'importance de l'éducation, de l'éthique et de la justice étaient profondément enracinées.
Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences humaines, il est entré à l'Université de Toulouse Jean Jaurès où il a obtenu une licence en communication et journalisme. A la fin de ses études, Bernard s'est lancé dans un voyage autour du monde qui a duré un an, nourrissant sa curiosité insatiable et forgeant sa perspective globale.
Bernard a fait ses débuts journalistiques au "Nouvel Observateur", où il s'est rapidement distingué par son style d'écriture incisif et sa capacité à explorer en profondeur des sujets complexes. Par la suite, il a travaillé pour "Le Monde", où il a couvert des sujets allant de la politique internationale à la culture, avant de rejoindre "France Info" puis se dédier à l'écriture de pige pour plusieurs rédactions dont NewsFrance.org